Lahcen Daoudi veut forcer la main aux pétroliers

Lahcen Daoudi, membre du secrétariat général du PJD.

Lahcen Daoudi, membre du secrétariat général du PJD. . Le360

Revue de presseKiosque360. La délégation du Groupement des pétroliers du Maroc se dit surprise de l'entêtement du ministre à ignorer l'avis que vient de rendre le Conseil de la concurrence au sujet du plafonnement des marges.

Le 20/02/2019 à 20h00

La réunion de travail avec le ministre Lahcen Daoudi a visiblement laissé un sentiment général d'étonnement aux membres de la délégation du Groupement des pétroliers du Maroc (GPM). «Nous ne comprenons ni l'acharnement ni l'entêtement du ministre à vouloir absolument ignorer l'avis pourtant très clair que vient de rendre le Conseil de la concurrence», indique d'emblée le président du GPM à nos confrères du quotidien Aujourd'hui le Maroc qui consacre, dans son édition du 21 février, un article à cette rencontre.

Lors de cette réunion, la première au lendemain de l'avis du Conseil, le ministre délégué chargé des Affaires générales et de la gouvernance, Lahcen Daoudi, a clairement signifié aux membres du GPM que le gouvernement était décidé à plafonner les marges. Mais le plafonnement des marges est en réalité un retour à un système de prix réglementés fixés par l'Etat, comme dans l'ancien dispositif de la compensation. Une décision qui, selon le GPM, soulève deux problèmes majeurs dans l'immédiat.

D'abord, explique un membre du GPM, si les prix sont fixés et les marges plafonnées, cela veut dire que, «si les cours mondiaux repartent à la hausse, ce sera inévitablement l'Etat qui devra supporter le différentiel d'une manière ou d'une autre». Ce qui supposera donc de débourser des milliards de dirhams pour contenir les hausses.

Du temps de la compensation, pour simple rappel, l'Etat devait débourser quelque 35 milliards de dirhams pour garder les prix à des niveaux en dessous des cours mondiaux. Donc, ce sera vraisemblablement un retour à la case compensation.

L'autre question soulevée par les pétroliers est que, «à ce jour, le ministre parle de prix fixés, mais sans donner aucune indication sur les mesures de compensation qui seront mises en œuvre». Cela dit, et même s'ils insistent sur leur désaccord avec la décision annoncée du ministre Daoudi de réglementer les prix à la pompe, les membres du GPM assurent qu'ils n'ont «d'autre choix que de se conformer à la loi», à charge pour l'Etat d'assumer pleinement la responsabilité et les conséquences. Dossier à suivre.

Par Fayçal Ismaili
Le 20/02/2019 à 20h00