L'aggravation du déficit budgétaire impactera la dette souveraine

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Revue de presseKiosque360. La révision à la hausse de la prévision du déficit budgétaire aura un impact non négligeable sur la dette du Trésor.

Le 15/10/2018 à 22h11

C’est à un véritable retour en arrière qu'on assiste en matière de redressement des finances publiques, avec la nouvelle prévision du déficit budgétaire. Dans son édition du 16 octobre, L’Economiste assure ainsi que le déficit budgétaire, pour 2018, sera plus important que prévu. Le gouvernement a, en effet, revu sa prévision à la hausse. Il serait de 3,8% du PIB au lieu des 3% initialement communiqués. La conséquence directe de cette détérioration: la dégradation, au niveau de Standard & Poor's, de la perspective de la note souveraine du Maroc.

Le journal estime que, dans ces conditions, cette progression du déficit affectera la déviation de la dette du royaume, dont le stock s'élevait à 717 milliards de dirhams à fin août. «L'atonie de la croissance économique, la difficulté à élargir l'assiette de l'impôt et le train de vie de l'Etat ont une conséquence lourde sur l'endettement qui a gonflé de 391 milliards de dirhams depuis 2008», relève le quotidien qui assure, d’ailleurs, que la facture (principal+intérêts) devrait atteindre 67 milliards de dirhams en 2019. En effet, compte tenu des prévisions de croissance de 3,6% pour le prochain exercice, le besoin brut de financement atteindrait les 102 milliards de dirhams. L’Etat devra ainsi recourir à des emprunts pour en couvrir la grande partie. Cependant, il ne pourra pas dépasser les 76,2 milliards de dirhams (dont 27 milliards mobilisables à l'extérieur).

Il faut dire que le pays a atteint la limite en matière de levier, puisque son ratio d’endettement dépassait 65% du PIB à fin 2017. Il sera donc difficile, selon le journal, d’inverser la tendance, d’autant que le gouvernement a maintenu l'objectif du taux d’endettement à moins de 60% du PIB dans la programmation budgétaire triennale (2019-2021). Toutefois, il faudra une croissance d’au moins 5% et un déficit budgétaire inférieur à 3%. Ce qui paraît pour le moins difficile à réaliser.

Par Rachid Al Arbi
Le 15/10/2018 à 22h11