La flambée des cours du baril laisse planer un risque sur les réserves de change

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Revue de presseKiosque360. Les cours du baril ont bondi de 32% depuis le début de l'année. Cela reste, pour le moment, proche de l'hypothèse de la loi de Finances. Mais une fluctuation d'un dollar de plus impacterait de 500 millions de dirhams la balance commerciale.

Le 09/05/2019 à 22h09

Les prix du carburant à la pompe empruntent de nouveau une tendance haussière depuis quelques semaines. L’Economiste, dans son édition du jour, explique cette remontée par le comportement du cours du pétrole qui risque l'embrasement en raison de facteurs géopolitiques. Le baril est ainsi passé de 55 dollars en début d'année à environ 70 dollars actuellement. L’évolution des cours du pétrole est scrutée au sein du ministère des Finances. «Les équilibres macroéconomiques ne tiennent qu'à un fil. Il suffit que le cours du pétrole remonte à 80-90 dollars pour les fragiliser», écrit le quotidien. Ceci étant, le journal se veut rassurant car, «malgré les dernières hausses, le prix du baril reste à un niveau acceptable». Il n’y a, de plus, «pas de mouvement particulier chez les importateurs par rapport à l'évolution des cours». Il faut dire que l'économie marocaine est sensible à l'évolution du prix du pétrole. Un dollar de plus pèse 500 millions de dirhams sur la balance commerciale. Cela explique, affirme L’Economiste, le recours, à plusieurs reprises, à la Ligne de précaution et de liquidité.

Avec la suppression des subventions des produits pétroliers, la sensibilité du budget aux fluctuations des cours a été fortement réduite. Cependant, «une explosion de la facture énergétique pourrait avoir des conséquences lourdes sur les réserves de change, surtout si les autres sources de rentrées de devises (recettes de voyages, transferts MRE, investissements directs étrangers) n'assurent pas». Elle induirait aussi un renchérissement des coûts de production des entreprises utilisant l'or noir et ses dérivés comme intrant. Ce qui affecterait l'économie, même si les entreprises ont la possibilité d'en atténuer les effets grâce aux opérations de couvertures. Cela n’est pour le moment pas le cas, puisque la facture énergétique est restée stable à 18 milliards de dirhams au premier trimestre. Il n’empêche que son évolution pourrait pousser à une sortie du Trésor sur le marché international, dans un contexte où le déficit budgétaire s'est établi à 3,8 milliards de dirhams au premier trimestre.

Par Rachid Al Arbi
Le 09/05/2019 à 22h09