Le business des opérateurs du secteur du vin est menacé, et ils n'entendent pas baisser les bras. Selon La Vie Eco, qui s’intéresse à ce sujet dans sa publication en kiosque ce vendredi, le démantèlement tarifaire va sans doute plomber le business. Il faut savoir qu’actuellement, les importations représentent 8% de la consommation nationale de vins et que, d’ici 2022, ces importations vont augmenter massivement et inonder le marché local, en raison notamment du démantèlement tarifaire. A 14,7% en 2019, les droits de douane sur les vins européens seront démantelés graduellement pour tomber à 0% le 1er janvier 2022, conformément à l’accord entre l’UE et le Maroc relatif aux mesures de libéralisation réciproques en matière de produits agricoles transformés, de poissons et de produits de la pêche, nous apprend La Vie Eco. Du coup, des vins très compétitifs défiant toute concurrence vont inonder le marché local.
Pour le journal, le Maroc se serait tiré une balle dans le pied en ouvrant le marché du vin. En tout cas, c’est la position des opérateurs. «Il est impossible pour le Maroc de concurrencer des pays comme l’Espagne, qui produit à elle seule pas moins de 40 millions d’hectolitres dont la moitié est écoulée à l’export. Et ce, pour plusieurs raisons objectives, mais aussi à cause de certaines pratiques anticoncurrentielles», fait remarquer un industriel, cité par le journal.
Les opérateurs soulignent que les vins européens sont subventionnés de l’amont jusqu’à l’aval de la production, alors que, au Maroc, l’Etat n’octroie aucune subvention, et encore moins de programme d’appui aux opérateurs (hormis les subventions concernant les projets d’irrigation). Pour les opérateurs, deux solutions doivent être envisagées pour pouvoir tenir le coup. «Soit nous bénéficions des mêmes niveaux de soutien et, dans ce cas, nous serions favorables à zéro droit de douane dès aujourd’hui, ou bien il faut songer à activer une des trois mesures de défense commerciale. Le risque avéré de l’augmentation significative des importations dans les années à venir aura pour effet de faire disparaître l’amont agricole, et à terme l’amont industriel», assure un opérateur.