La Banque mondiale alloue 275 millions de dollars à l’appui de la couverture des risques de catastrophes au Maroc

Lors de la signature de l'accord entre le Maroc et la Banque Mondiale, le jeudi 16 janvier 2020 à Rabat.

Lors de la signature de l'accord entre le Maroc et la Banque Mondiale, le jeudi 16 janvier 2020 à Rabat. . DR

Le Maroc et la Banque mondiale viennent de signer un accord relatif à la politique de développement, avec option de tirage différé, pour les risques liés aux catastrophes naturelles d’un montant de 275 millions de dollars.

Le 17/01/2020 à 09h33

L’accord a été signé, jeudi à Rabat, par le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Benchaaboun, et le directeur pays au bureau régional du département Maghreb, Moyen-Orient et Afrique du Nord à la Banque mondiale, Jesko Hentschel.

Lors de cette cérémonie de signature, Benchaaboun a remercié la Banque mondiale qui a bien voulu accompagner les efforts du gouvernement, à travers ce financement, dans la mise en place d’un régime de couverture des conséquences d’évènements catastrophiques, entré en vigueur depuis le 1er janvier 2020, souligne le ministère des Finances dans un communiqué.

Ce régime se compose d’un volet assurantiel au profit des personnes titulaires d’un contrat d’assurance et un volet allocataire au profit des personnes ne disposant pas de couverture.

Cette opération a été conçue pour aider le pays à être mieux en mesure de gérer l'impact financier des catastrophes naturelles et des chocs climatiques, mais aussi à mettre à niveau le cadre institutionnel régissant la gestion du risque de catastrophe, avait indiqué la Banque Mondiale dans un communiqué diffusé en décembre 2019.

"Ce nouveau financement avec option de tirage différé a pour objectif d'aider le Maroc à se doter d'un cadre complet pour la gestion du risque de catastrophe, en s'inscrivant dans la continuité d'un précédent projet financé par la Banque mondiale — le Programme de gestion intégrée des risques de catastrophes naturelles et de résilience", a souligné Jesko Hentschel, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb, cité par ledit communiqué.

Le développement d'un système assurantiel global est particulièrement crucial pour des populations vulnérables qui sont exposées à la perte de leurs moyens de subsistance en cas de catastrophe naturelle, a-t-il ajouté. Ce prêt viendra soutenir des réformes destinées à renforcer le cadre financier, administratif et opérationnel du Fonds de solidarité contre les événements catastrophiques (FSEC) qui assure un rôle capital et complémentaire à celui des assurances privées en fournissant une indemnisation aux personnes non assurées, dont spécifiquement les populations pauvres et les plus vulnérables. Il s'appuie sur des instruments de financement du risque sophistiqués et permet de couvrir les pertes causées par une inondation ou un séisme.

Les réformes prévues au titre du nouveau programme concernent notamment la création d'une taxe parafiscale prélevée sur les contrats d'assurance et qui permettra d'apporter au FSEC une source continue de financement, ainsi que des mesures destinées à renforcer le marché assurantiel privé. Le programme entend également établir un registre des bénéficiaires afin de fournir une indemnisation rapide et ciblée aux victimes d'une catastrophe. L'option de tirage différé, qui repose sur des outils financiers et des moyens d'action éprouvés, consiste en une ligne de crédit conditionnel.

En cas de catastrophe naturelle, elle permettra au gouvernement d'accéder immédiatement à des liquidités, apportant ainsi une ressource supplémentaire cruciale aux politiques de gestion du risque du Maroc. Le programme vise, par ailleurs, à moderniser le cadre institutionnel national en matière de gestion du risque de catastrophe, en renforçant le système de protection civile et en créant un système d’information pour la gestion du risque d’inondation.

"Ce programme favorisera la compréhension par les pouvoirs publics des risques financiers liés aux catastrophes naturelles. Il aidera également les autorités à mieux maîtriser la manière dont elles peuvent prévenir ces risques en planifiant mieux les investissements et en investissant davantage dans la réduction et l'anticipation des risques ainsi que dans la protection financière", fait savoir Augustin Maria, spécialiste senior du développement urbain et coresponsable du projet.

Aux termes des conditions du prêt, la ligne de crédit pourra être décaissée à tout moment dans un délai de trois ans, qui pourra être renouvelé à quatre reprises pour couvrir une période totale de 15 ans. Une commission initiale égale à 0,5% du montant du prêt sera versée à la signature de l'accord de financement, à laquelle s'ajoutera le paiement d'une commission de renouvellement de 0,25 % pour chaque extension éventuelle. 

Par Ayoub Khattabi
Le 17/01/2020 à 09h33