Industrie pharmaceutique: le Maroc malmené par la concurrence étrangère

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Revue de presseLes laboratoires pharmaceutiques marocains sont gênés par la concurrence étrangère sur leur propre marché. Les industriels locaux, focalisés sur les génériques, ne pèsent pas assez lourd devant les multinationales qui, elles, investissent lourdement dans la R&D, et restent maîtres du jeu.

Le 08/03/2018 à 23h15

Ils ne savent plus à quel saint se vouer. Les laboratoires pharmaceutiques marocains sont sévèrement bousculés par la concurrence étrangère sur leur propre marché, nous apprend La Vie Eco dans sa livraison de ce 9 mars. A en croire le journal, en plus des multinationales européennes qu’ils accusent de se désengager de la production au profit de l’importation, ils redoutent l’agressivité des laboratoires indiens.

Force est de rappeler que le marché du médicament est libéralisé depuis plusieurs années et qu’il est régi par des règles strictes que tous les opérateurs sont tenus de respecter à la lettre. Dans ce contexte, la question est de savoir si les laboratoires étrangers sont en porte-à-faux avec la loi, estime l’hebdomadaire, ajoutant qu’il n’y a d’ailleurs pas d’accusations fermes de la part des opérateurs locaux, hormis des insinuations.

En tout cas, du côté des laboratoires étrangers, on estime que tous les arguments présentés par les locaux ne tiennent pas la route. L’hebdomadaire estime que le fond du problème est que la stratégie des multinationales du médicament, tout comme la plupart des grands groupes des autres secteurs, est déterminée par une logique financière implacable, surtout si elles sont cotées en bourse.

Ainsi, pour ces structures, la rentabilité est érigée en impératif catégorique. Notons qu’en 1980, 85% des besoins en médicaments étaient fabriqués au Maroc contre près de 65% aujourd’hui. Le journal explique les volumes sont plus élevés, mais que l’industrie locale n’a pas pu profiter de la hausse comme elle l’espérait.

Il faut dire que dans ce secteur, la seule force de frappe reste la puissance financière permettant d’investir massivement dans la recherche et le développement (R&D). Les industriels locaux, très présents sur le segment des génériques, ne font donc pas le poids devant les multinationales qui investissent chaque année des millions dans la R&D.

Par Ismail Benbaba
Le 08/03/2018 à 23h15