Industrie: le niveau de production s'améliore, pas les ventes

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Le niveau de la production industrielle s'est amélioré durant le mois de mai. Cependant, les ventes et les carnets de commande n'ont pas encore atteint un niveau qui pourrait rassurer les chefs d'entreprises dont 30% reconnaissent manquer de visibilité quant à l'activité durant les 3 prochains mois.

Le 24/06/2016 à 11h15

L’industrie marocaine fait un léger mieux durant le mois de mai dernier. Le sondage réalisé par la Banque Centrale auprès des patrons d’entreprises pour évaluer leur niveau d’activité durant le mois passé fait en effet ressortir une légère amélioration de la conjoncture.

En effet, les résultats obtenus indiquent globalement une hausse de la production et du taux d’utilisation des capacités de production (TUC) qui s’est établi à 64% contre 61% un mois auparavant.

Dans le détail, il semblerait que l’amélioration de la production aurait concerné l’ensemble des branches d’activité́, à l’exception de la «mécanique et métallurgie» où elle aurait accusé un recul. Ce repli recouvre une baisse dans la «métallurgie», une stagnation dans l’ «industrie automobile» et une hausse dans le «travail des métaux».

La hausse du TUC global reflèterait pour sa part une amélioration dans l’ «agroalimentaire» et dans l’«électrique et électronique», alors que dans les autres branches, le TUC serait resté quasiment au même niveau du mois précèdent. En particulier, la stagnation du TUC dans la «mécanique et métallurgie» recouvre une hausse dans la «métallurgie», une baisse dans le «travail des métaux» et une stagnation dans l’«industrie automobile».

Au niveau des commandes effectuées auprès des industriels marocains, elles auraient augmenté en mai 2016, «avec toutefois un carnet des commandes qui serait resté à un niveau inferieur à la normale», précise Bank Al-Maghrib.

Ainsi, elles se seraient, selon la Banque centrale, améliorées dans la «chimie et parachimie», dans l’ «agroalimentaire» et dans le «textile et cuir», tandis qu’elles auraient stagné dans l’«électrique et électronique» et accusé un repli dans la «mécanique et métallurgie». Ce recul serait en relation principalement avec la «métallurgie», les commandes dans le «travail des métaux» ayant enregistré une hausse et celles dans l’ «industrie automobile» une stagnation.

Le niveau des carnets de commandes serait inferieur à la normale dans l’ensemble des branches d’activité́, à l’exception de l’ «agroalimentaire» et de l’«électrique et électronique» où il serait supérieur à la normale.

Quant aux ventes, elles auraient accusé une baisse reflétant le recul des expéditions à l’étranger, celles destinées au marché local ayant stagné.

Il est à noter que pour les trois prochains mois, les entreprises s’attendent globalement à une hausse de la production et des ventes aussi bien au niveau local qu’à l’étranger. Ce constat reste valable pour l’ensemble des branches à l’exception de la «mécanique et métallurgie» où les industriels s’attendent à une baisse des ventes et de l’«électrique et électronique» où les entreprises anticipent un recul de la production et des ventes.

Il est à signaler, toutefois, que près de 30% des entreprises déclarent ne pas avoir de visibilité́ quant à l’évolution future de la production et des ventes.

Par Younès Tantaoui
Le 24/06/2016 à 11h15