IDE: changement d'orientations sur la dernière décennie

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Revue de presseKiosque360. Après une décennie 2000-2010 dominée par le tourisme, l’industrie est devenue aujourd'hui le principal produit d’appel des investissements directs étrangers (IDE) au Maroc. La montée en puissance de l’automobile y est pour beaucoup. L’immobilier tient aussi.

Le 23/09/2021 à 21h25

"Plus de constance et de diversification. Ce sont les deux grandes tendances qui se dégagent des flux d’investissements directs étrangers (IDE) vers le Maroc, durant les années 2010-2020". Les Inspirations ÉCO définit, dans son édition du jour, les IDE par des "opérations de prise de participation d’au moins 10% dans une entreprise non-résidente, création d’une filiale hors des frontières, réinvestissement des bénéfices de la maison-mère dans une filiale basée à l’étranger et emprunt et prêt entre un groupe et sa (ou ses) filiale(s) implantée(s) à l’étranger".

Le quotidien constate un changement d'orientation dans ces investissements. "Si le tourisme, notamment l’hôtellerie et l’immobilier, constituaient les deux principales attractions mises en avant par le royaume pour séduire les investisseurs internationaux au début de la décennie 2000, la montée en puissance de l’industrie a changé la donne, même s’il faut, par ailleurs, relever quelques grosses opérations hors automobile, notamment la cession partielle des parts du Trésor dans Maroc Telecom, le rachat de Saham Assurance par le groupe sud-africain Sanlam ou la prise de participation du britannique CDC Group dans le groupe BMCE Bank", rappelle-t-il tout en soutenant que "les IDE à destination du Maroc se sont établis, en moyenne, à 38,66 milliards de dirhams (MMDH) par an, entre 2010 et 2020, franchissant le seuil symbolique des trois milliards de dollars, considéré comme un des tickets d’entrée dans le cercle très fermé des économies émergentes".

Et de conseiller: "l’un des chantiers majeurs du prochain gouvernement sera ainsi de consolider et d’accélérer cette dynamique en travaillant encore sur l’amélioration du climat des affaires et surtout, en œuvrant à la relance de l’activité économique".

Il faudra donc capitaliser sur le secteur automobile. "De 4,7 MMDH en 2010, les IDE dans ce secteur ne sont jamais descendus en deçà du plancher de 6 MMDH, avec un pic de 12,7 MMDH en 2019", illustre-t-il. Et ce en grande partie grâce à l’implantation de sites de production des groupes Renault à Tanger et Stelantis à Kénitra. Ces deux majors ont induit l'arrivée de grands équipementiers et le renforcement des positions de ceux qui étaient déjà présents au Maroc. Le quotidien donne l'exemple de Sumitomo, Yazaki.

Les Inspirations ÉCO relève aussi "la résistance de l'immobilier qui contraste avec les difficultés souvent mises en avant par les promoteurs du segment résidentiel". Il n'empêche, "le secteur deuxième récipiendaire des IDE au Maroc depuis au moins quinze ans a drainé en 2020 près de 6 MMDH, se positionnant juste derrière l’industrie".

Sur la même période, les pays d’origine des IDE restent inchangés avec la France, les Émirats arabes unis, l’Espagne et la Grande-Bretagne. Selon le journal, "les entreprises françaises ont réussi à conserver leur premier rang depuis 2011 avec les IDE au Maroc, avec 20,5 MMDH en 2010 et 9,5 en 2020.

Les Émirats arabes unis se placent derrière. L’Espagne, en fonction des années, oscille, selon lui, entre la troisième et la cinquième place, alors qu’elle est le deuxième fournisseur voire, parfois, le premier du pays. Il évoque aussi la disparition de l’Italie du top 5 des investisseurs au Maroc, alors qu'il y occupait une position de choix, notamment dans les grands projets d’infrastructure.

Le quotidien relève que la Chine, deuxième économie mondiale, ne figure même pas dans les 20 premiers pays investisseurs du Maroc, malgré des flux d’échanges commerciaux bilatéraux intenses. 

Par Rachid Al Arbi
Le 23/09/2021 à 21h25