HCP. Le chômage et le sous-emploi en hausse au Maroc

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Entre 2016 et 2017, l’économie marocaine a créé 86.000 postes d’emploi, 32.000 en milieu urbain et 54.000 en milieu rural, contre une perte de 37.000 une année auparavant.

Le 05/02/2018 à 17h30

En 2017, indique le Haut-commissariat au plan dans une note d'information publiée ce lundi, la situation du marché de travail a été marquée par la persistance à la baisse des taux d’activité et d’emploi. La population en âge d’activité (15 ans et plus) s’est accrue, par rapport à 2016, à un rythme plus important (+1,7%) que celui de la population active (+1,1%). Le taux d’activité a, ainsi, reculé de 47% à 46,7% (-0,3 point) entre 2016 et 2017. Il a baissé de 43% à 42,4% en milieu urbain (-0,6 point) alors qu’il a augmenté de 53,8% à 54,1% en milieu rural (+0,3 point). Entre hommes et femmes, l’écart des taux d’activité est de 49 points (respectivement 71,6% et 22,4%).

Le volume de l’emploi s’est accru de 86.000 postes, 31.000 en milieu urbain et 55.000 en milieu rural, contre une perte nette de 37.000 postes une année auparavant. Les emplois créés se répartissent entre 57.000 emplois rémunérés (22.000 en milieu urbain et 35.000 en milieu rural) et 29.000 non rémunérés (9.000 en zones urbaines et 20.000 en zones rurales). Ces emplois ont profité à 55.000 hommes et à 31.000 femmes.

Malgré l’accroissement du volume de la population active occupée, le taux d’emploi a baissé de 42,3% à 41,9% (-0,4 point). Ce taux a également baissé de 0,8 point en milieu urbain et a augmenté de 0,3 point en milieu rural. Entre hommes et femmes, l’écart des taux d’emploi est de 46 points (respectivement 65,4% et 19,2%).

Le volume d’emploi dans le secteur de l’"agriculture, forêt et pêche" s’est accru, entre 2016 et 2017, de 42.000 postes au niveau national (38.000 en milieu rural et 4.000 en milieu urbain), contre une perte annuelle moyenne d’environ 75.000 postes en 2015 et 2016.

Le secteur des "services", principal pourvoyeur d’emplois au cours des dix dernières années, avec une moyenne annuelle de 90.000 postes durant la période 2007-2013 et de 40.000 durant la période 2014-2016, a enregistré une création nette de 26.000 postes, 11.000 en milieu urbain et 15.000 en milieu rural.

Le secteur des BTP a créé 11.000 postes nets d’emplois, 3.000 en milieu urbain et 8.000 en milieu rural, après une création annuelle moyenne de 20.000 postes au cours de la période 2014-2016.

Le secteur de l’"industrie et de l’artisanat" a créé, quant à lui, 7.000 emplois (2.000 en milieu urbain et 5.000 en milieu rural), contre une création annuelle moyenne de10.000 postes au cours des années 2015 et 2016. Ces nouveaux postes ont été créés principalement par la branche des "industries alimentaires et de boissons" (5.000 postes).

Chômage en hausseAvec une hausse de 49.000 personnes, enregistrée en totalité dans les villes, le nombre de chômeurs est passé de 1.167.000 à 1.216.000 personnes entre 2016 et 2017. Le taux de chômage s’est ainsi accru de 9,9% à 10,2% au niveau national, enregistrant une hausse de 14,2% à 14,7% en milieu urbain et une stagnation à 4% en milieu rural. La hausse du taux de chômage est l’expression d’un accroissement du volume du chômage (+4,2%) plus important que celui de l’emploi (+0,8%).

Les taux de chômage les plus élevés sont enregistrés principalement parmi les femmes (14,7% contre 8,8% parmi les hommes), les jeunes âgés de 15 à 24 ans (26,5% contre 7,7% parmi les personnes âgées de 25 ans et plus) et les détenteurs d’un diplôme (17,9% contre 3,8% parmi les personnes n’ayant aucun diplôme). Ce sont également ces catégories qui ont enregistré les hausses de taux de chômage les plus significatives entre 2016 et 2017: 0,6 point parmi les femmes, 0,7 parmi les jeunes de 15-24 ans et 0,3 point parmi les diplômés.

Le volume des actifs occupés en situation de sous-emploi a augmenté, entre 2016 et 2017, de 1.018.000 à 1.044.000 personnes au niveau national, de 508.000 à 521.000 personnes dans les villes et de 510.000 à 523.000 dans les campagnes. Le taux de sous-emploi est ainsi passé de 9,6% à 9,8% au niveau national, de 8,7% à 8,9% en milieu urbain et de 10,7% à 10,8% en milieu rural.

Au niveau national, le taux de sous-emploi des hommes (11,1%) est deux fois plus élevé que celui des femmes (5,4%). Dans les villes, ce taux est presque le même (respectivement 8,8% et 9%) alors qu'en milieu rural, il est 6 fois plus important parmi les hommes (14,1%) que parmi les femmes (2,3%).

Par Youssef Bellarbi
Le 05/02/2018 à 17h30