Gestion déléguée: les sociétés ne respectent pas les cahiers des charges

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Revue de presseKiosque360. Les sociétés délégataires sont tenues de respecter un cahier des charges strict qui garantit un minimum de qualité dans les services qu’elles fournissent. Or, le dernier rapport du Conseil économique, social et environnemental pointe du doigt nombre de défaillances.

Le 25/01/2016 à 01h22

Les mouvements de protestation contre les sociétés de gestion déléguée se poursuivent à travers le Royaume. «Et les délégataires continuent de faire la sourde oreille face aux citoyens qui réclament plus de transparence et une meilleure gestion des systèmes de facturation», souligne Al Massae dans son numéro de ce lundi 25 janvier.Une attitude pour le moins douteuse puisque les affaires ont l’air de plutôt bien se porter. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) vient en effet de révéler que les 4 sociétés délégataires (Lydec, Amendis Tanger, Amendis Tétouan et REDAL) ont réalisé des bénéfices nets de 441,7 millions de DH en 2012, en hausse de 23% sur un an. Sur la même période, les bénéfices nets des régies autonomes ont, quant à eux, baissé de 37%.

Dans son rapport, le CESE révèle que ces entreprises ont réalisé une valeur ajoutée globale de 3,2 milliards de DH en 2012, contre un peu plus de 2,8 milliards de DH pour les régies autonomes qui couvrent, pourtant, un plus large territoire. Jusqu'à 2013, elles ont pu réunir 8,94 milliards de DH pour le fonds des travaux, qui représente 40% des investissements des sociétés de gestion déléguée. Lydec en a assuré un peu plus de 4,69 milliards, contre plus de 1,78 milliard pour Redal, alors que plus de 2,46 milliards ont été fournis par Amendis. De même, les comptes des autorités délégantes ont été crédités de 1,01 milliard de DH alors que ceux de la retraite ont été alimentés de 3,9 milliards.

Par ailleurs, la flexibilité apportée par la nouvelle génération de contrats de gestion déléguée a permis de renforcer la capacité d’autofinancement des sociétés délégataires. L’objectif était de permettre à ces entreprises d’investir une plus grande part de leurs liquidités dans le renouvellement des infrastructures et la maintenance», ajoute le journal.

Les sociétés en charge de la gestion déléguée des transports ont, pour leur part, enregistré 1,79 milliard de DH de chiffre d’affaires en 2013, indique le rapport. Ces entreprises ont investi 5,86 milliards de DH à la fin de l’année de référence. La gestion des déchets est, pour sa part, assurée par 15 sociétés qui ont généré plus de 2,21 milliards de DH de chiffre d’affaires pour plus de 3,03 milliards de DH d’investissements.

Si ces deux secteurs s'imposent comme des exemples à suivre, d’autres souffrent encore de beaucoup de dépassements. «Les cahiers des charges ne sont pas respectés et les sociétés délégataires ne tiennent pas leurs engagements d’investissements», souligne en effet le journal. En outre, le fonds des travaux n’est pas utilisé aux fins qui lui ont été initialement assignées. Le CESE précise ainsi que la nature des contrats de délégation conclus au cours des 20 dernières années jette le doute sur l’utilité de déléguer la gestion de certains services jugés stratégiques pour le pays. «Quand le gouvernement délègue sans obtenir de garanties solides, Il abandonne ses responsabilités», conclut le rapport.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 25/01/2016 à 01h22