France: le taux de chômage en légère baisse au 2e trimestre malgré la pandémie

Une agence Pôle Emploi en France.

Une agence Pôle Emploi en France. . DR

Revue de presseKiosque360. Une baisse en trompe-l’œil selon l’Insee qui indique que le taux de chômage a diminué de 0,7 point au deuxième trimestre, à 7,1 %. Les détails.

Le 20/08/2020 à 23h50

Alors qu'Emmanuel Macron s'est fixé comme objectif d’arriver à un taux de chômage au sens du BIT de 7% à la fin de son quinquennat, l'Insee a annoncé le 20 août que celui-ci était tombé à 7,1 % au deuxième trimestre, en baisse de 0,7 point après un recul de 0,4 point au premier trimestre, souligne lesechos.fr dans l’une de ses publications du 20 août, ajoutant que cela correspond à 2 millions de chômeurs, soit un chiffre en baisse de 271.000.

Selon l’Insee, cette baisse en «trompe-l'oeil» est encore plus importante qu'au premier trimestre. L’institut fait, en effet, remarquer qu’elle ne traduit pas une amélioration du marché du travail mais un effet de confinement des personnes sans emploi qui l'emporte sur l'effet de hausse du nombre de personnes sans emploi.

Lesechos.fr souligne que l'indicateur du taux de chômage au sens du BIT, dont l'exécutif avait décidé peu après l'élection d'Emmanuel Macron de faire sa boussole, s'avère incapable de donner la mesure de l'impact de la crise sur le chômage pour une raison aisément compréhensible, d’autant que ce thermomètre mesure les personnes sans emploi certes, mais qui sont en recherche active d'emploi.

«Interdits de déplacement, conscients de l'absence de perspectives dans une économie à l'arrêt, les chômeurs ont été nombreux à considérer qu'ils ne pouvaient l'être dans le contexte. A l'exception cependant des jeunes, dont le taux de chômage a augmenté de 1,8 point, peut-être parce que certains ont considéré que s'ils étaient empêchés de chercher un emploi, ils en avaient néanmoins la volonté», décrypte l’Insee dans son étude.

C’est d’ailleurs pour cela que le journal indique que pour mesurer la réalité de la situation, il faut se tourner vers un autre concept: l'évolution de ce que l'on appelle le «halo du chômage». Ainsi, avec ce concept, on remarque que le nombre de personnes qui souhaitent travailler sans être considérées comme chômeuses a bondi de 767.000 au deuxième trimestre, après avoir augmenté de 44.000 au premier. «La part du halo dans la population des 15-64 ans augmente ainsi de 1,9 point sur le trimestre (+2,2 points sur un an), à 6 %, son plus haut niveau depuis que l'Insee le mesure (2003)», indique l'institut.

Il est à noter que depuis le 1er janvier, l'économie française a détruit plus de 600.000 postes, selon la même source. «En parallèle, sans surprise, compte tenu du contexte peu propice à se porter sur le marché du travail, le taux d'emploi des actifs a continué à baisser, en particulier chez les jeunes où il atteint un plus bas historique, ce qui confirme que les moins de 25 ans sont particulièrement impactés par la crise», indique aussi l’Insee.

Cependant, on apprend qu’il y a deux indices de reprise de l'activité après le confinement pointés dans la note méthodologique accompagnant la publication du taux de chômage. Il s’agit du chômage partiel, qui concernait près d'un quart des personnes en emploi en avril 2020, et qui recule nettement sur la fin du 2e trimestre 2020 et du volume horaire de travail par personne, qui a diminué en avril 2020 jusqu'à - 40 % sur un an, et qui retrouve en fin de trimestre un niveau à peine inférieur à celui de 2019.

Par Ismail Benbaba
Le 20/08/2020 à 23h50