Fisc360, Ep7. Mohamed Talal: «Il faut revoir la TIC et la TVA sur le carburant»

Le360

Dans ce nouvel épisode la série de capsules «Assises de la fiscalité 2019: un jour, une proposition», Mohamed Talal revient sur la problématique de la TIC et de la TVA sur le carburant qui, à ses yeux, serait à l’origine du manque de compétitivité du pavillon marocain.

Le 24/04/2019 à 11h28

Pour cet ancien président de la commission logistique de la CGEM (également président fondateur de La Voie Express), la fiscalité doit être un levier de création de richesse au service de l’investissement dans les secteurs productifs.

La fiscalité, insiste-t-il, doit respecter le principe d’équité, en taxant davantage les rendements locatifs et en favorisant la méritocratie. Talal appelle à une fiscalité adaptée aux secteurs innovants, aux centres de recherche & développement, etc.

S’agissant précisément du secteur du Transport international routier (TIR), l’ex-président de la commission logistique soulève un aspect fiscal qui, à ses yeux, affecte la compétitivité des professionnels locaux.

«Les transporteurs européens récupèrent la Taxe intérieure sur la consommation (TIC) ainsi que les 20% de la TVA sur le gasoil. Autrement dit, ils bénéficient d’un carburant 40% moins cher que celui payé par leurs homologues au Maroc», explique Talal pour qui ce gap fiscal explique, en bonne partie, le manque de compétitivité du pavillon marocain. «Au Maroc, les opérateurs de transport paient le carburant au même prix que celui proposé à l’automobiliste qui va à la pompe», a-t-il ajouté.

Cela fait plusieurs années que les professionnels du transport routier militent pour récupérer la TIC et aligner la TVA sur le gasoil à 20% au lieu de 10%.Cela, arguent-il, aurait un effet structurant pour le secteur et pourrait même générer des recettes fiscales additionnelles pour le Trésor, notamment en incitant l’informel à migrer vers le formel. «Le jour où le secteur structuré pourra récupérer la TIC et la TVA, nos coûts seront à 40% moins chers qu’une entité qui opère dans l’informel», note Mohamed Talal.

Par Wadie El Mouden et Adil Gadrouz
Le 24/04/2019 à 11h28