Finances publiques: les effets négatifs de la décompensation

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Revue de presseKiosque360. Les charges de la compensation ont baissé de plus de moitié. Les dépenses sur les investissements, quant à elles, se maintiennent. Les détails.

Le 22/06/2016 à 23h21

Difficile de réduire le train de vie de l'Administration! L'unique amélioration, dans les dépenses de fonctionnement qui ont reculé de 1,7%, provient des charges de la compensation. A fin mai, seuls 4 milliards de dirhams ont été décaissés contre 9,3 milliards l'année dernière, soit une diminution de 57,6%.

La décompensation du prix du carburant a aussi coïncidé avec la chute du cours du baril à l'international. Du coup, l'impact sur le consommateur n'a pas été bien important. Pour le reste, le train de vie de l'Administration se maintient. Les salaires continuent d'évoluer sous l'effet des augmentations structurelles et des rappels. Les incidences de la grande opération de départ volontaire, menée au milieu des années 2000, se sont volatilisées. Rapportées au PIB, la masse salariale dans la Fonction publique et les collectivités locales frôle, voire dépasse, les 14%, rapporte L'Economiste dans son édition du jeudi 23 juin.

A fin mai, 44,3 milliards de dirhams de salaires ont été versés contre 43,2 milliards une année auparavant, enregistrant donc une augmentation de 2,7%. Les dépenses sur le matériel ont augmenté de 8,3%, s'établissant ainsi à 18,6 milliards de dirhams.

Les cinq premiers mois de l'année se sont également caractérisés par le maintien des dépenses d'investissement. Au total, 26,7 milliards de dirhams sur 61,3 milliards inscrits dans la Loi de Finances 2016 ont été décaissés par la Trésorerie générale du royaume. Mais la part des nouveaux projets dans ces paiements reste une grande inconnue. En tout cas, la hausse des dépenses d'investissement est attribuée à l'augmentation des charges communes de 21,4% et des dépenses des ministères de 7,8%. Un montant de 10,6 milliards de dirhams a été également versé aux comptes spéciaux du Trésor. Les charges de la dette, quant à elles, sont en hausse de 1,8%.

Une amélioration de 3,2% des recettes est également relevée. Les recettes fiscales, en particulier, sont en grande forme (+8,8%). Elles sont tirées par l'amélioration des entrées douanières (+7,1%) et de la fiscalité domestique (+9,1%). Celle-ci s'est établie à 49,9 milliards de dirhams en raison de l'IS, de 14% sous l'effet de la bonne tenue des résultats 2015 de certaines grandes entreprises comme l'OCP, l'ANRT et la BCP. Les recettes de l'IR ont également pris 14%.

Par Sanae El Asrawi
Le 22/06/2016 à 23h21