Energies renouvelables: L'ultimatum de Mohammed VI

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Revue de presseKiosque360. Le souverain a donné un mois au ministère de l'Energie pour proposer une feuille de route prospective sur la croissance du secteur et les synergies à opérer entre intervenants. Les détails.

Le 16/10/2015 à 01h27

Mohammed VI a lancé un ultimatum. Par conséquent, les quatre prochaines semaines risquent d'être extrêmement studieuses pour le ministère de l'Energie et les organismes sous tutelle impliqués dans l'exécution de la stratégie énergétique (ONEE et Masen). Leur mission? Proposer une feuille de route prospective sur la croissance du secteur et les synergies à opérer entre intervenants.

L'autre objectif, autrement plus complexe, sera de relever la barre des 42% de puissance installée cumulée de sources renouvelables (solaire, éolien et hydraulique pour 2.000 MW chacune à l'horizon 2020). "Il ne s'agit cependant pas d'aller plus vite que la musique", souligne un avteur institutionnel du secteur. Car, précise L'Economiste, dans son édition du 16 octobre, si la courbe d'apprentissage a été largement parcourue sur le volet réglementaire et d'inventives à l'investissement dans les filières (éolien, solaire et énergie renouvelable), il n'en reste pas moins que certains aspects exogènes restent mal maîtrisés.

Concernant la filière du solaire, par exemple, après la mise en chantier de 3 centrales depuis 2009, la parité-réseau échappe toujours au programme national. Le tarif de 1,6 DH/kWh obtenu sur Noor I est pourtant déjà considéré comme étant exceptionnel, voire inespéré. La mise en place de cette première phase devrait d'ailleurs intervenir avant la fin de l'année, selon le management de l'agence solaire qui mise aussi sur le développement des prochaines phases (Foum Loued, Boujdour et Sebkhat Tah), pour aller progressivement vers l'équilibre avec le tarif normal de l'électricité. Noor II et Noor III se sont respectivement alignées sur 1,36 DH/kWk et 1,42 DH/kWh. Soit quelques centimes en plus d'économisés.

Les retards observés dans l'exécution des programmes solaires et éoliens posent de même problème. Le lancement des procédures de marché a piétiné pendant des mois, notamment celui du programme des 850 MW. L'ONEE affirme pourtant qu'il sera réalisé “dans les délais”. L'office a déjà sécurisé la 1ère phrase du programme national éolien et se projette d'ici la fin de l'année sur le démarrage de la seconde.

Concernant le volet réglementaire, enfin, il aura fallu attendre cette année pour assister à l'ouverture effective du réseau électrique de moyenne tension à la production de sources renouvelables. Hasard de calendrier ou pas, un projet de décret vient d'être adopté par le Conseil de gouvernement pour l'ouverture progressive de la moyenne tension. Le texte prévoit notamment de mettre en place un cadre juridique au profit des investisseurs, en leur octroyant de nouvelles garanties.

Pour information, l'Union Européenne a débloqué 10 millions d'euros, soit 109 MDH, pour financer le Programme de création des instituts de formation aux métiers des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, soit 37% du budget total (284 MDH en tout), nous apprend La Vie Eco dans son édition du 16 octobre.

Par Sanae El Asrawi
Le 16/10/2015 à 01h27