Eau. Vers une hausse des prix?

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Revue de presseKiosque360. Afin de financer le Plan National de l’Eau, la ministre déléguée de l’Eau, Charafat Afilal, envisage la possibilité d’une augmentation des tarifs de l’eau pour les couches sociales les plus nanties. Les détails.

Le 11/03/2015 à 07h20

Dans sa livraison de ce mercredi 11 mars, le quotidien Assabah nous apprend que la ministre déléguée chargée de l’Eau, Charafat Afilal, a laissé entendre l’éventualité d’une hausse des prix de la facture d’eau qui touchera les catégories à haut revenu afin de financer le Plan National de l’Eau (PNE) qui requiert des investissements estimés à 220 milliards de DH à l’horizon 2030.

Charafat Afilal, qui était l’invitée du Forum de la MAP ce mardi 10 mars, a plaidé en faveur d’une diversification des mécanismes de financement, une promotion de l’autofinancement du secteur de l’eau, et l'encouragement du secteur privé à investir dans le secteur de l’eau dans le cadre de partenariats public-privé, rapporte le journal qui a assuré la couverture de cet événement. Si l’Etat doit garantir aux différentes couches sociales le droit à l’eau conformément à la Constitution de 2011, cela ne signifie en rien qu’il continuera à soutenir les personnes possédant des piscines et des jardins dont le remplissage et l’arrosage s’effectuent par de l’eau potable, ainsi que le rapporte Assabah. A ce propos, le journal cite la ministre qui estime que cette catégorie est appelée à assumer les charges réelles de l’eau utilisée à cette finalité. Détaillant les axes du PNE, Afilal a rappelé que ce plan, qui se veut une réponse concrète aux problèmes majeurs du secteur de l’eau au Maroc, dresse l’état des lieux des ressources hydriques, tout en présentant les grandes orientations de la politique de l’eau.

Plan d'actionLe projet définit le plan des actions à engager à l’horizon 2030 et leur financement en vue de satisfaire la demande en eau des populations et d’accompagner le développement socio-économique du Maroc. Le gros de ces investissements ira à la gestion de la demande (41%), alors que 21% seront consacrés aux barrages, le reste étant réparti sur la transformation (13%), la protection des inondations (9%), la préservation des ressources hydriques (9%) et le dessalement de l’eau de mer (7%).


Le nouveau plan en question sera fondé sur trois principaux piliers. Il s’agit de la gestion de la demande en eau et la valorisation de cette ressource, le développement de l’offre et la préservation des ressources en eau du milieu naturel, ainsi que l’adaptation aux changements climatiques. L’aménagement et la protection des bassins versants et la sauvegarde et la préservation des zones sensibles, notamment les zones humides et les oasis, sont aussi des mesures prévues dans le cadre de ce plan. D'après la ministre, poursuit le journal, le déficit hydrique au Maroc est de 3 milliards m3 et pourrait atteindre 5 milliards m3 d’ici 2030, plaidant pour des solutions alternatives permettant de surmonter le stress hydrique et diversifier les ressources, parmi lesquelles figurent le dessalement de l'eau de mer (510 millions m3) et le traitement des eaux usées‫.‬ Pour elle, il est impératif d’affecter l’excédent hydrique des barrages situés au Nord du pays à ceux du Sud, notant que le PNE a jugé nécessaire de transférer 800 millions m3 anuellement à partir des bassins de Oued Lao, Loukkos et Sebou vers les bassins de Bouregreg, Oum Rabia et Tensift qui accusent un déficit sans pour autant porter atteinte aux intérêts et besoins des populations de ces régions.

Par Samir Chennaoui
Le 11/03/2015 à 07h20