Défense commerciale: personne n’en profite

DR

Revue de presseKiosque360. C’est parti pour une nouvelle année de sauvegarde de l’industrie sidérurgique nationale. Mais à quel point cette mesure est-elle pertinente?

Le 01/12/2016 à 01h57

Les industriels marocains de la sidérurgie ont dû pousser un ouf de soulagement. Les autorités du Commerce extérieur viennent, selon L'Economiste daté du 1er décembre, d’arrêter les quotas d’importation pour deux produits. Il s’agit du fil de machine et de fer à béton, dont l’exportation sera exemptée des droits additionnels, par mesure de sauvegarde.

Ainsi, pour le fil machine, il a donc été décidé d’arrêter le volume à 133.000 tonnes et 80.000 tonnes pour le fer à béton. Pour les autres produits nécessaires à l’industrie métallique, les importateurs devront s’acquitter d’une imposition de 0,55 dirham pour chaque kilogramme importé des pays étrangers.

Cette politique de défense commerciale a été mise en place en 2012 pour une durée de trois années, avant d'être reconduite à la fin de l’année 2015. L'objectif principal est de protéger les intérêts du secteur de la sidérurgie et, en premier lieu, de la Sonasid. Seulement, ce champion national et leader incontesté pour ces deux produits ne semble pas en profiter. Pour ses performances semestrielles de cette année, la société avait publié un Profit-Warning avertissant ses actionnaires ainsi que le marché. En effet, le sidérurgiste affiche, à fin juin dernier, un chiffre d’affaires en recul de 26% pour s’établir à 1,5 milliard de dirhams.

Pour justifier cette baisse, les dirigeants de l’entreprise n’ont nullement fait référence aux effets de la hausse des importations. Ils ont avancé d’autres éléments purement microéconomiques, dont un marché en surcapacité, une forte volatilité des prix ou encore la faible croissance de la demande. C’est bien ceci qui a impacté les performances de l’entreprise.

Un gros importateur de rond à béton, cité anonymement, se pose la question de la pertinence d'une mesure de sauvegarde dont le principal intéressé ne profite pas.

Par Fayçal Ismaili
Le 01/12/2016 à 01h57