Croissance: le gouvernement n'apprécie pas le pessimisme du HCP

Ahmed Lahlimi, Haut-commissaire au plan (HCP).

Ahmed Lahlimi, Haut-commissaire au plan (HCP). . Le360

Le torchon brûle une nouvelle fois entre le gouvernement et le Haut-commissaire au plan (HCP), Ahmed Lahlimi. L'Exécutif n'a pas apprécié du tout que ce dernier ait livré un taux de croissance économique "pessimiste" de 2,6% pour l'année 2016.

Le 03/07/2015 à 11h53

"Le cas d'Ahmed Lahlimi qui livre chaque année et à pareille époque des chiffres peu enviables a été une nouvelle fois abordé jeudi lors du Conseil de gouvernement", a indiqué un ministre à Le360. "Lors de ce Conseil, ont été évoquées les positions gouvernementales optimistes sur la croissance économique et celles des pessimistes", en allusion au socialiste Ahmed Lahlimi, selon la même source.

"Malgré le pessimisme véhiculé par une partie, le gouvernement s'est engagé à relever les défis et assurer un degré de développement du pays l'an prochain", a ajouté cette source gouvernementale.

Faisant allusion au HCP et, en particulier, à son Haut-commissaire, un autre ministre a affirmé que cette situation de "pessimisme" que livre maladroitement à chaque fois cette institution ne peut plus durer. "Nous allons régler tout cela et d'une manière professionnelle grâce à la mise en place prochaine de l'Agence nationale des statistiques", a affirmé cette source gouvernementale.

Arbitrage du souverain

Ces relations tendues entre le gouvernement et le HCP ne sont pas nouvelles. Un cas similaire s'est présenté l'an dernier quand Lahlmi avait donné des prévisions économiques pessimistes qui ne se sont pas traduites sur le terrain. Le HCP 'avait omis de prendre en compte la bonne année pluviométrique. Un arbitrage du souverain avait alors recadré le HCP.

Mardi, à Casablanca, Lahlimi a livré des prévisions peu encourageantes pour 2016, prévoyant un taux de croissance d’à peine 2,6%, en adéquation avec les attentes du CMC qui a annoncé 2,8% de croissance pour l’année prochaine. Les organismes internationaux, comme le FMI ou la Banque Mondiale, restent, quant à eux, plus optimistes et tablent respectivement sur des taux de 5% et 4,8%.

A noter que le CMC est dirigée par Habib Malki, membre du Bureau politique de l'USFP, la même famille politique que celle de Lahlimi.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 03/07/2015 à 11h53