Crédits Oxygène: les banquiers appréhendent une flambée des impayés

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Revue de presseKiosque360. Les banques ont octroyé près de 17,5 milliards de dirhams de crédits de trésorerie dans le cadre de l’opération Damane Oxygène. Cette bouffée d’air apportée aux entreprises ne rassure pas les banquiers, qui redoutent le comportement futur des créances en souffrance.

Le 16/08/2020 à 22h17

Près de 17,5 milliards de dirhams de crédits de trésorerie ont été octroyés, dans le cadre de l’opération Damane Oxygène, aux TPME mises à mal par la mauvaise conjoncture. L’Economiste dresse le bilan au deuxième trimestre de ces crédits à 3,5% accordés aux TPME pour tenir bon face à la situation de crise induite par le Covid-19. 

Selon le journal, ce niveau de production s’explique par les coûts exceptionnellement bas des crédits Oxygène. S’il y a lieu de noter le léger repli du taux d'intérêt moyen appliqué aux facilités de trésorerie (de 0,33 point de pourcentage) par rapport à la même période il y a un an, c’est du côté des crédits destinés à l'investissement qu’une baisse nette de pratiquement 100 points de base est constatée, par rapport au 2e trimestre 2019.

Grâce à cette bouffée d’air proposée aux entreprises et permettant de financer jusqu’à 3 mois de charges courantes, «l’écart de taux entre les TPME et les grandes entreprises s'est resserré de 0,37 point de pourcentage par rapport au premier trimestre», note le quotidien. 

Mais, mis à part les crédits Damane, la production des banques reste immobilisée par la conjoncture économique morose. Les décisions qui ont accompagné la crise sanitaire, dont l’impact a été négatif sur la consommation, ont occasionné un repli de 3,6% de l'encours des crédits dédiés sur 6 mois. Et les transactions ne sont pas près de retrouver leur niveau antérieur à la crise. 

En citant les projections de BAM qui prévoit une détérioration probable du taux de défaut moyen en 2020 à 9,9% et à 10,8% en 2021, le journal stipule qu’une appréciation de 1% des créances en souffrance pourrait induire une baisse allant jusqu’à 4% de l'offre de crédit sur une période de deux ans. Ce qui aura pour corollaire de «pousser les banques à être plus sélectives et à faire grimper la prime de risque», estime L’Economiste. Pour leur part, les banquiers appréhendent avec inquiétude le comportement des créances en souffrance. Sans compter la dépréciation des perspectives économiques et leur impact direct sur la demande de crédit.

Par Maya Zidoune
Le 16/08/2020 à 22h17