Covid-19: ces quatre secteurs sortiront gagnants de la crise

En pleine épidémie, le secteur de la distribution a le vent en poupe

En pleine épidémie, le secteur de la distribution a le vent en poupe . DR

Dans une note de recherche intitulée «Crise sanitaire Covid-19: des lueurs d’espoir au bout du tunnel», les analyses d’Attijari Global Research se sont livrés à un exercice de projection post-crise. Quatre secteurs ont été identifiés et sur lesquels il faudrait miser pour l’avenir.

Le 23/04/2020 à 13h31

A son tour, l’étude d’Attijari Global Research relève une absence de visibilité quant à l’évolution de la situation sanitaire. Cela se traduit par des écarts entre les institutions nationales et internationales s’agissant des prévisions de croissance du PIB au Maroc pour 2020, variant dans une fourchette assez large, de -3,7% à 2,3%.

«Le caractère inédit de la crise sanitaire actuelle devrait certainement avoir des répercussions majeures à la fois sur les priorités des gouvernements et sur le business modèle de plusieurs secteurs d’activité», confirme ladite note. Sur la base de leur lecture stratégique des évènements qui se sont succédés depuis le début de l’épidémie, les analystes d’Attijari Global Research identifient quatre secteurs d’activité qui, à leurs yeux, sortiraient gagnants de cette crise. Extraits.

«- Les télécommunications bénéficieront d’une nouvelle dynamique de croissance et ce, pour deux raisons. D’une part, la forte augmentation de la data mobile de plus de 50% durant la période de confinement, favoriserait le changement des habitudes de consommation au Maroc.

Concrètement, la consommation moyenne par utilisateur devrait franchir un nouveau palier et le taux de pénétration de la data devrait accélérer sa progression.

D’autre part, les acteurs privés et publics évolueront vers des modèles qui reposent davantage sur la digitalisation ce qui boosterait le développement des segments Internet haut et très haut débit.

Dans cette perspective, il est réconfortant de constater que l’effort d’investissement déjà déployé par le secteur lui permet aujourd'hui d’accompagner cette hausse importante du trafic sans pour autant accuser une dégradation visible de la qualité de ses services.

- Les activités agroalimentaires devraient gagner en importance stratégique au terme de cette crise sanitaire et ce, pour trois raisons. Premièrement, cette activité n’accuse aucune perturbation de sa chaîne de valeur grâce à la bonne tenue de ses composantes Offre et Demande. Deuxièmement, ce secteur est un grand pourvoyeur d’emplois qui pourrait jouer un rôle actif durant cette crise. Troisièmement, de nouvelles opportunités à l’export émergeront dans un contexte où la question de la sécurité alimentaire semble prendre le dessus au sein des grandes économies. À cet effet, Attijari Global Research s’inéressera particulièrement à Cosumar et à Lesieur Cristal qui s’inscrivent déjà dans une logique de développement international portée par un tour de table équilibré entre des actionnaires métier de référence mondiale et des institutionnels locaux crédibles;

- La distribution moderne est devant une opportunité unique pour augmenter considérablement son taux de pénétration au sein de l’économie. Ce taux s’élèverait à peine à 17% contre 38% en moyenne pour les pays comparables. Ce secteur a atteint des niveaux records en termes de fréquentation favorisant ainsi le changement des habitudes de consommation des ménages.

Parallèlement, on relève l’implémentation de la digitalisation à travers le lancement des services de commande en ligne et de livraison à domicile. Un nouveau créneau qui sera à terme créateur de valeur pour cette activité.

- Les métaux précieux devraient se démarquer durant cette crise sanitaire et ce, pour trois raisons. Premièrement, l’activation massive de la planche à billets suite aux politiques monétaires ultra accommodantes des grandes banques centrales risque de déprécier la valeur de la monnaie au profit de l’or en tant que valeur refuge. À titre d’exemple, la Fed a procédé à des réductions successives de son taux directeur pour le ramener à près de zéro actuellement et vient par la même occasion d’annoncer un programme d’assouplissement quantitatif historique d’environ 700 milliards de dollars. Deuxièmement, la montée des inquiétudes quant à la solvabilité des États au terme de cette crise se reflète via l’élargissement des spread de taux. Troisièmement, une pression sur l’offre minière en métaux précieux en raison de la fermeture des mines polymétalliques non rentables. Dans ce sens, la Société métallurgique d’Imiter constitue un véhicule de placement intéressant. Cette valeur offrirait à la fois une marge de rattrapage importante du cours de l’argent et une couverture par rapport à une éventuelle dépréciation du dirham dans la mesure où son chiffre d’affaires est libellé en dollar à hauteur de 100%.»

Par Ayoub Khattabi
Le 23/04/2020 à 13h31