Coronavirus: la croissance de l’économie marocaine tomberait à 0,8% en 2020, selon une étude prévisionnelle du CMC

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La récession paraît inévitable, selon la dernière note du Centre marocain de conjoncture (CMC), qui prévoit une "année blanche" en ce qui concerne la croissance de l’économie marocaine, qui se retrouvait, selon les prévisions, réduite à seulement 0,8% pour 2020.

Le 23/03/2020 à 14h39

Cette contre-performance économique devrait découler du retrait de l’ensemble des secteurs d'activité sous les effets multiples déclenchés par la l'épidémie de coronavirus, du sentiment de psychose de la population et d'une perte de confiance, en passant par les restrictions des déplacements, et l'instauration du confinement décrété suite à la proclamation de l’état d’urgence sanitaire, explique cette note du CMC.

En dehors du secteur agricole, qui devrait afficher une diminution de sa valeur ajoutée en volume d’environ 3% en raison des caprices météorologiques de la saison hivernale, les autres secteurs devraient eux aussi pâtir des dégâts causés par l'épidémie de coronavirus et ce, à des degrés divers, en accusant un ralentissement ou carrément une baisse de leur activité.

Les activités liées à l’hébergement et à la restauration figurent parmi celles qui seront les plus touchées, leur valeur ajoutée en termes réels devrait fléchir d’environ 25 %, tant la reprise serait lente et difficile.

Les services de transport aussi bien aériens, ferroviaires que routiers devraient marquer le pas, et leur valeur ajoutée globale connaîtrait une stagnation en glissement annuel, estiment les experts du CMC.

L’industrie extractive devrait subir l’impact du rétrécissement des marchés extérieurs induit par le mouvement dépressif de l’économie mondiale.

Le rythme de sa croissance pour 2020 connaîtrait un ralentissement, selon cette note du CMC, et serait amputé de moitié comparativement avec celui de l’année écoulée, qui serait de l’ordre de 5%.

Dans cette lecture anticipée par le CMC de la croissance de l’économie nationale pour l’année 2020, la contribution des activités des industries manufacturières resterait modeste, et se situerait en deçà des 2% aux termes de l’année.

Aujourd’hui certaines de ces activités peinent à trouver des marchés ou se retrouvent bloquées à cause d'un manque d’approvisionnement en matières premières et en produits intermédiaires. D’autres unités de production sont même aujourd'hui complètement à l’arrêt, telle la branche principale de l’industrie automobile, conclut cette note du CMC.

Par Ayoub Khattabi
Le 23/03/2020 à 14h39