Coronavirus. Crédits bancaires: cafouillage autour des prélèvements de l’échéance de fin mars

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Dans une déclaration pour Le360, le président de l’UGEP appelle les banques à geler les prélèvements des échéances liées aux crédits, conformément aux mesures décrétées par le Comité de veille économique.

Le 28/03/2020 à 10h48

Jeudi 19 mars 2020, le Comité de veille économique (CVE) a décidé d’accorder aux salariés affiliés à la CNSS la possibilité de reporter le remboursement des échéances bancaires des crédits à la consommation et des crédits immobiliers, au titre des mois de mars, avril, mai et juin. «Ces échéances seront décalées jusqu’à la dernière échéance du crédit», a-t-on annoncé à l’issue de la réunion dudit comité. Idem pour les TPE/PME et les professions libérales en ce qui concerne les échéances des crédits bancaires et du leasing.

Mais il semble que le dispositif permettant ce report d’échéances n’est encore pas prêt. «Les banques ont commencé à prélever les échéances des crédits au titre du mois de mars. Nous avons reçu des réclamations de toutes parts, tous secteurs confondus», nous confie Ahmed Afilal El Alami Idrissi, le président de l'Union générale des entreprises et des professions (UGEP). Cette dernière revendique plus de 75.000 adhérents, particuliers, professionnels, TPME, autoentrepreneurs, journaliers, etc.

«On ne peut pas demander aux gens d’arrêter de travailler et continuer à prélever les échéances de crédit à partir de leurs économies, alors qu’ils ont déjà manifesté leur demande de report auprès des agences bancaires», regrette Afilal, en rappelant que le processus d'indemnisation des ménages vient à peine d'être lancé. 

Le président de l’UGEP n’est pas le seul à avoir interpellé les banques au sujet des échéances des crédits. Dans un courrier adressé au Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), le président de la CGEM, Chakib Alj, a relevé la difficulté d’accès de certaines entreprises, qui veulent décaler les échéances de crédits, à leur responsable clientèle, impactant ainsi le délai de réponses à leurs requêtes. «Il apparaît que certains de vos confrères [ndlr: banquiers] annonceraient des pénalités ou intérêts supplémentaires, et d’autres n’accepteraient le report qu’à compter du mois d’avril. A titre de comparaison, certains pays européens reportent, à la fin des contrats, les échéances de 6 mois», a indiqué le président de la confédération patronale.

Par Wadie El Mouden
Le 28/03/2020 à 10h48