Concurrence: les banques ont du mal

Brahim Taougar - Le360

Revue de presseKiosque360. La concurrence entre les banques est loin d’être rude. Elle est, au contraire, plutôt amicale. Le secteur, fortement concentré, reste en effet dominé par une concurrence monopolistique.

Le 07/09/2017 à 00h55

La concurrence ne fait pas rage au sein du secteur bancaire. Dans son édition du jour, L’Economiste soutient qu’il s’agit là d’une critique souvent émise par le grand public. Citant deux économistes de Bank Al-Maghrib, le journal constate que, 4 années après l’étude sur la concurrence bancaire, «le secteur affiche une concurrence monopolistique, comme dans de nombreux pays développés et émergents».

Au vu de cette configuration, les entreprises, par leur stratégie, espèrent bénéficier d’une proposition commerciale similaire au monopole. En effet, le marché reste concentré, puisque 90% du total bilan du secteur est porté par 8 établissements. Si ce n’est pas de l’anti-concurrence, il est néanmoins quasi-impossible de faire entrer de nouveaux acteurs. Il faut un capital social minimal de 200 millions de DH juste pour l’exercice de la partie bancaire, comme il est de vigueur dans la région MENA.

Dans le même sens, le nombre de documents requis est également conforme à la moyenne mondiale. Sauf que la réglementation reste assez dissuasive, comme l’affirme le journal. Il faudra aujourd’hui prendre exemple sur les services de paiement dont la réglementation a évolué, puisqu’elle consacre désormais le statut d’établissement de paiement afin d’éliminer les barrières et de permettre aux opérateurs télécom, notamment, de proposer leur propre offre bancaire. Le journal est convaincu que le secteur ne pourra échapper à la révolution numérique. A cela s’ajoute la vague de la banque participative qui ne manquera pas de stimuler la concurrence.

Toujours est-il, note le quotidien, que la concurrence s’est accrue depuis la crise financière de 2008. Elle s’est même exacerbée durant les deux derniers exercices, avec la baisse de l’évolution des crédits.

L’Economiste croit savoir que le secteur manque cruellement de communication. Il propose ainsi aux banques, entre autres, de rendre plus lisibles et plus comparables leurs tarifs bancaires. Elles doivent aussi réduire le nombre de conflits avec leurs clients, en particulier pour la fermeture du compte. On attend toujours les effets du projet de migration bancaire mais, pour le moment, le dispositif se limite aux comptes non adossés à des crédits.

Le manque de communication est à ce point manifeste que le groupement des banques (GPBM) ne dispose pas même d’un site internet. Un comble pour un secteur censé être à la pointe de la technologie.

Par Rachid Al Arbi
Le 07/09/2017 à 00h55