Comment lutter contre le débauchage des ingénieurs IT? Le point de vue du DG d’Involys

Mountasser Fassi Fihri, DG Involys

Mountasser Fassi Fihri, DG Involys . DR

La problématique de la rareté des ingénieurs et techniciens dans le secteur des technologies de l’information devient préoccupante. Dans cette interview, Mountasser Fassi Fihri, DG de Involys, identifie certains leviers d'action qui pourraient au moins réduire l'intensité de ce phénomène.

Le 14/12/2019 à 14h21

A l’instar des autres opérateurs du secteur IT au Maroc, l’éditeur et intégrateur de logiciels de gestion, Involys, est confronté à une problématique de rareté des ressources humaines, en particulier les ingénieurs et les techniciens.

Durant ses 33 années d’existence, Involys a su développer un savoir-faire qui lui est propre. «Nous avons aujourd’hui un vivier de compétences que nos souhaitons préserver pour pouvoir continuer à réaliser notre mission de transformation intelligente de la technologie au profit des entreprises, des administrations et du grand public», souligne Mountasser Fassi Fihri, directeur général d’Involys.

Selon lui, la rétention du capital humain est une condition sine qua non pour mener à bien cette mission.

La ressource humaine (ingénieurs, développeurs) est à la révolution numérique ce que la matière première et la main d’œuvre étaient à la révolution industrielle, a-t-il ajouté. «Le secteur IT est capable de permettre aux pays en développelent de ne pas être exclus du train de développement que nous vivons aujourd’hui. C’est un enjeu de dignité humaine et de répartition mondiale des richesses», poursuit le DG d’Involys.

Ce dernier juge la situation préoccupante. Elle ne saurait tarder à avoir des répercussions fâcheuses…Il faut agir de concert avec toutes les parties concernées, insiste-t-il.

Pour atténuer l’intensité de ce phénomène, Mountasser Fassi Fihri évoque plusieurs pistes d’actions concrètes:

- Mettre le focus sur l’éducation civique et cultiver le patriotisme aux enfants dès leur plus jeune âge.

- Restaurer une relation de confiance entre l’administration et les administrés.

- Les entreprises, de leur côté, doivent améliorer leur capacité à attirer et à retenir les hauts potentiels.

Involys, poursuit son DG, a mis en place il y a trois mois un plan d’amélioration de l’expérience-collaborateur, avec un cycle de ressources humaines, décliné en plusieurs axes de travail.

«Le niveau de salaire est un facteur nécessaire mais non suffisant. Il s’agit d’anticiper les besoins, nouer des partenariats avec les écoles d’ingénieurs, le mentoring interne, la formation, le plan de carrière, la gestion de la relève, l’identification des hauts potentiels et leur gestion, l’équité dans le traitement des ressources humaines, etc. Il faudrait agir simultanément sur tous les leviers de manière cohérente», conclut le DG d’Involys.

Par Wadie El Mouden et Saad Laouidy
Le 14/12/2019 à 14h21