CNCE: Le patronat dénonce la mainmise du gouvernement

Abdelilah Benkirane, Chef de gouvernement, Meryem Bensalah, présidente de la CGEM et Najib Boulif, ministre chargé des Affaires générales du gouvernement et de la gouvernance.

Abdelilah Benkirane, Chef de gouvernement, Meryem Bensalah, présidente de la CGEM et Najib Boulif, ministre chargé des Affaires générales du gouvernement et de la gouvernance. . Brahim Taougar Le360

Revue de presseKiosque360. Alors que le gouvernement affiche sa volonté de mettre le Conseil national du Commerce extérieur sous contrôle, le patronat insiste sur l’indépendance de la structure.

Le 16/01/2015 à 11h05

Le patronat voit en la révocation de la présidente du CNCE (Conseil National du Commerce Extérieur), Nezha Lahrichi, une volonté à peine voilée du gouvernement d’Abdelilah Benkirane, d’avoir la mainmise sur cette instance. C’est le quotidien L’Economiste qui évoque ce sujet dans son édition du vendredi 16 janvier. Le journal indique que le patronat se mobilise pour l’indépendance de cet organe. Tout a commencé le 4 décembre dernier, lorsque le mandat de la présidente du CNCE a pris fin par décision du chef du gouvernement, notifiée par le ministre délégué au Commerce extérieur à l’ensemble des membres du conseil. La raison ? Nehza Lahrichi a perdu sa « qualité de membre depuis qu’elle n’est plus PDG de la Société marocaine d’assurance à l’exportation en juillet 2012.

Mainmise

Mais pourquoi a-t-on attendu si longtemps avant de prendre cette décision, s’interroge L’Economiste, qui fait remarquer que l’argument de l’illégalité n’est pas valable. D’autant plus qu’il y avait un précédent, celui de Mourad Cherif qui a brigué son second mandat en 2006 à la tête du CNCE alors même qu’il n’était plus PDG de l’OCP. Selon le quotidien, la décision du gouvernement est motivée par le contexte actuel au sein du Conseil, qui devrait amorcer une transformation de ses structures et de ses missions. L’objectif de ce changement est de faire de l'observatoire du commerce extérieur un outil d’intelligence économique. Ce qui le transformerait ainsi en vecteur d’aide à la prise de décision, pour le secteur privé notamment. Or, l’orientation qui se dessine, c’est la mainmise de l’administration sur cette structure paritaire qui s’est révélée un organe actif de concertation public-privé, poursuit le journal, qui fait remarquer que le gouvernement a agi ainsi dans le but de s’approprier tout le dispositif et de le mettre exclusivement au service de la décision publique. L’Economiste souligne d’ailleurs que le ministère du Commerce extérieur a d’ores et déjà transféré tous les fonctionnaires de sa direction des études vers le siège du CNCE.

Par Ismail Benbaba
Le 16/01/2015 à 11h05