Casablanca: le maire PJD a-t-il commandé des bus israéliens?

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De nouveaux rebondissements sont survenus dans l’affaire des autobus d’occasion destinés à assurer le service public des transports en commun à Casablanca, durant la phase transitoire post-M’dina Bus. Les détails.

Le 12/02/2020 à 14h39

A Casablanca, la gestion chaotique de cette phase transitoire, après que la concession de la gestion des transports en commun accordée à M’dina Bus lui a été retirée et le contrat la liant à l’Établissement de coopération intercommunale (ECI) Al Baida ait été résilié, démontre l’amateurisme des responsables en charge de ce dossier.

Alors qu'il s'agit là d'une question vitale pour les Casablancais, les habitants des différents arrondissements du Grand Casablanca n’ont, à ce jour, aucune visibilité sur les 700 bus neufs qui avaient été promis par les élus du PJD, qui sont actuellement aux commandes de la mairie de la métropole. 

Dans un communiqué, Irizar, une société espagnole, annonce avoir remporté un contrat avec la Ville de Casablanca: celui du montage de 200 bus, dans une usine que cette société possède à Skhirat. 

Les véhicules d’occasion qui auraient dû être importés dès la fin de 2019, afin de combler cette période de transition ne sont toujours pas arrivés. Depuis quelques semaines, 257 bus sont coincés au port de Casablanca, pour des raisons inconnues.

Le maire PJD, Abdelaziz El Omari, lors de la session de ce mois de février du Conseil de la ville, explique que leur mise en exploitation est liée à l’accomplissement de certaines formalités administratives,

Seulement voilà, des médias italiens apportent une toute autre version des faits.

Dans un article paru dimanche 9 février, le quotidien italien Il Messaggero révèle que dans cette flotte de bus bloqués dans le port de Casablanca, au moins 70 proviennent de Tel Aviv, en Israël.

Ces bus étaient initialement destinés à la régie des transports urbains de Rome (ATAC).

«A leur arrivée à Rome, il s'est avéré que ces bus ont déjà 10 ans d’ancienneté et ne peuvent pas être réenregistrés car trop polluants», révèle le journal italien, dont le tirage vendu est de 240.000 exemplaires quotidiennement. 

Ce scandale, qui a attiré l'attention des experts de la Cour des comptes italienne, devrait coûter à la municipalité de Rome 16% des 4,3 millions d'euros prévus dans l'accord avec son fournisseur israelien, selon Il Messaggero.

C’est à se demander si les équipes de Driss Jettou s’intéresseront à leur tour aux conditions de passation des marchés des bus neufs et d’occasion lancés ces derniers mois à Casablanca.

Le360 a tenté de contacter le maire de la ville, Abdelaziz El Omari, ainsi que son adjoint, Abdessamad Haikar, mais sans succès.

La présidente de l’ECI, Imane Sabir, a de son côté démenti ces révélations du journal italien, sans donner plus de détails. 

Par Wadie El Mouden
Le 12/02/2020 à 14h39