Brexit: la France s’inquiète pour ses ports

Le port du Havre.

Le port du Havre. . DR

Revue de presseKiosque360. Elisabeth Borne, la ministre française des Transports, a récemment envoyé une lettre à la commissaire de l’UE chargée des transports, Violeta Bulc, pour lui demander que les ports français soient pris en compte par le projet de nouvelle liaison maritime entre l’UE et l’Irlande.

Le 20/08/2018 à 21h49

La France est inquiète pour ses ports en cas de Brexit dur, souligne le quotidien français Le Monde dans une publication du 20 août sur son site internet. Le journal revient en effet sur la lettre qu’a récemment envoyée Elisabeth Borne, la ministre française des Transports, à la Commission européenne pour demander que les ports français soient pris en compte par le projet de nouvelle liaison entre l’UE et l’Irlande. Il s’agit d’un projet adopté le 1er août par la Commission européenne et dont l’objectif est d’adapter le tracé du corridor maritime entre l’Irlande et l’UE en cas de Brexit «dur», c’est-à-dire sans accord entre Londres et Bruxelles le 30 mars prochain.

Notons que l’objet de la lettre était de faire savoir à la commissaire de l’UE chargée des transports, Violeta Bulc, que ledit projet était inacceptable dans la mesure où la nouvelle liaison proposée favorise les ports néerlandais et belges, au détriment de ports français. «Les ports français sont exclus dans leur ensemble, alors qu’ils seraient susceptibles d’être des points d’entrée pour les transporteurs soucieux d’éviter les contrôles à l’entrée et à la sortie du Royaume-Uni», a écrit la ministre. Le Monde précise qu’actuellement, le corridor mer du Nord-Méditerranée permet l’acheminement des biens irlandais via Liverpool et Londres, puis Calais et d’autres ports continentaux, mais qu’à l’avenir, les transporteurs voudront éviter la perte de temps et d’argent engendrée par les contrôles britanniques. 

Cependant, dans la mesure où les négociations entre Londres et Bruxelles végètent et qu’elles pourraient se solder par un échec, l’UE entend assurer la continuité du corridor et propose donc de renforcer les liens entre Dublin et Cork, du côté irlandais, Anvers, Zeebruges et Rotterdam, du côté continental.

Selon Le Monde, la ministre française estime que la proposition de Bruxelles présente de nombreuses lacunes et néglige l’intérêt manifesté par différentes parties prenantes françaises pour la mise en place de liaisons directes avec l’Irlande. Elisabeth Borne prône ainsi un lien direct Le Havre-Irlande et une meilleure prise en compte des échanges via Cherbourg, Brest et Roscoff.

Le quotidien souligne aussi que la ministre, appuyée par Xavier Bertrand, président de la région des Hauts-de-France, plaide enfin pour un renforcement des échanges via Calais et Dunkerque. De son côté, et en vue de calmer le jeu, la commissaire chargée des transports a proposé une rencontre avec la ministre française en septembre prochain pour discuter d’une nouvelle proposition.

Par Ismail Benbaba
Le 20/08/2018 à 21h49