Bouteilles de gaz: les opérateurs nationaux menacés par les Turcs

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Revue de presseKiosque360. Les importations turques de bouteilles de gaz inquiètent les opérateurs. Elles constituent un risque pour le business model de l'industrie locale.

Le 28/11/2018 à 22h42

Les producteurs de bouteilles de gaz craignent pour leur industrie, rapporte L’Economiste dans son édition du jour. Le quotidien économique assure que «l'activité est menacée par les importations en provenance de Turquie», pays auquel le Maroc est lié par un accord de libre-échange. Le risque, en effet, serait de voir une multinationale passer commande pour s'approvisionner en bouteilles de gaz auprès d'industriels turcs. Et c'est apparemment ce qui s'est passé.

Pour certains opérateurs, «cette multinationale tâte le terrain à travers cette première opération avant d'inonder le marché». Cela constitue une crainte pour des professionnels dont l'industrie compte cinq unités de fabrication, emploie 1.500 personnes et exporte une partie de sa production.

En plus d’être une menace, les importations de bouteilles «ouvriraient même la porte aux bouteilles de gaz en provenance du continent asiatique». Ce qui impacterait significativement les prix, sachant que le tarif actuel de la bouteille de 12 kg varie entre 280 et 300 dirhams et «remettrait en cause le modèle économique de l'industrie locale».

Si les opérateurs craignent pour leur rentabilité, ils ne veulent pas lésiner sur la sécurité et «comptent saisir les ministères de l'Industrie et de l'Energie», pour éviter «la fragilisation de l'industrie locale et la sécurité». D’autant que la mise en circulation de bouteilles de gaz obéit à une réglementation stricte de conformité.

Le journal rappelle que le marché compte près de 32 millions de bouteilles de gaz déclinées en trois formats (3, 6 ou 12 kg). La production nationale est consommée par les ménages (le tiers) et divers secteurs d’activité, en particulier l’agriculture, pour le pompage d’eau et le chauffage. Pour le journal, «l'exonération de la TVA sur les pompes solaires prévue par le projet de loi de Finances pourrait encourager la substitution du butane dans l'agriculture». De quoi permettre d’alléger la charge de compensation.

Par Rachid Al Arbi
Le 28/11/2018 à 22h42