Barrages: les réserves en eau continuent de baisser, malgré les dernières pluies

Le barrage Mokhtar Soussi, situé dans la commune rurale d’Aouzioua, à 100 km à l’est de Taroudant, a une capacité de 50 millions de m³. Il permet d'irriguer la production d’agrumes de cette région à vocation agricole. 

Le barrage Mokhtar Soussi, situé dans la commune rurale d’Aouzioua, à 100 km à l’est de Taroudant, a une capacité de 50 millions de m³. Il permet d'irriguer la production d’agrumes de cette région à vocation agricole.  . MAP

Le taux de remplissage moyen est de seulement 34,1% au niveau national, ce dimanche 26 décembre 2021, au lieu d’un taux de 36,8% il y a un an, et de 44% voici deux ans. Dans le sud du Royaume, plusieurs barrages importants sont dans une situation critique. Explications chiffrées.

Le 26/12/2021 à 10h31

Les pluies qui sont tombées sur le Royaume au cours des dernières semaines n’ont pas été suffisantes pour redresser la situation hydrique des barrages du Royaume, et tout particulièrement en ce qui concerne ceux situés au sud de l'oued Oum Errabia.

Selon les données de la Direction générale de l'eau, relevant du ministère de l'Equipement, au 25 décembre 2021, les retenues des principaux barrages nationaux se limitent à 5,49 milliards de mètres cubes sur une capacité totale de 16,1 milliards de mètres cubes, soit un taux de remplissage moyen de 34,1%. C’est deux points de moins que le taux de remplissage affiché au 25 octobre 2021 (36%) et 2,7 points de moins qu’à la même période de l’année dernière (36,8%).

Au sud de l'oued Oum Errabia, plusieurs barrages importants sont presque à sec. C’est le cas du barrage Al Massira dans la province de Settat, le deuxième plus grand du pays, avec une capacité de 2,6 milliards de mètres cubes, qui affiche ce dimanche 26 décembre 2021 un taux de remplissage de 7,6%, soit 202,2 millions de mètres cubes. Le barrage de Bin El Ouidane, d’une capacité de 1,2 milliard de mètres cubes affiche, quant à lui, un taux de remplissage limité de 13,9%.

Dans le Souss, région à forte vocation agricole, la situation devient critique, ce qui n’est pas sans poser problème pour les périmètres irrigués. Les retenues en eaux du barrage Abdelmoumen, près de Taroudant, atteignent seulement 5,6%. Le constat est le même pour celui de Mansour Eddahbi (province de Ouarzazate) avec un taux de 17,3%.

Dans la région du nord du Royaume, la situation est bien meilleure, la plupart des barrages affichant un taux de remplissage supérieur à 50%. C’est le cas du barrage d’Al Wahda, le plus grand du pays avec une capacité de 3,5 milliards de mètres cubes, situé dans la province de Taounate, qui affiche un taux de remplissage de 50,8%. C’est le cas également de celui de Oued El Makhazine, près de Larache (66,8%), et du barrage Charif Al Idrissi, dans la province de Tétouan (85%).

Le gouvernement a prévu de renforcer le réseau des barrages au Maroc au cours des prochaines années pour assurer sa sécurité hydrique. Ainsi, pas moins de 15 grands barrages sont en cours de réalisation, pour un investissement global de près de 21,5 milliards de dirhams et une capacité totale de 4,8 milliards de m3.

Trois d’entre eux devraient voir le jour dès 2022, à savoir le barrage de Sakia Al-Hamra à Laâyoune (112 millions de m3), celui d’Agdz, dans la province de Zagora (247 millions de m3) et celui de Tiddas, près de Khémisset (507 millions de m3).

Par Amine El Kadiri
Le 26/12/2021 à 10h31