Attijariwafa bank, seule banque à avoir parié sur Renminbi dans les transactions avec la Chine

Ce n'est plus nécessaire d'acheter des dollars pour les importations de Chine. Le Yuan fera l'affaire.

Ce n'est plus nécessaire d'acheter des dollars pour les importations de Chine. Le Yuan fera l'affaire.

L’accompagnement des institutionnels et entreprises ayant des courants d’affaires avec la Chine via l’utilisation de la devise chinoise, le Renminbi, a été globalement positif. En marge de la visite royale en Chine, Attijariwafa bank dresse le bilan de cet accompagnement des opérateurs marocains.

Le 11/05/2016 à 19h07

La monnaie chinoise, le Renminbi (appelé également Yuan) gagne du terrain dans les transactions commerciales internationales, à l’instar de la position de plus en plus importante de la Chine dans le commerce mondial. La monnaie chinoise a été ainsi reconnue dernièrement, en fin 2015, par le FMI comme monnaie de réserve et a rejoint les DTS. Et selon les projections de l’institution internationale, d’ici 2020, 10% du commerce mondial devrait être effectué en Renminbi.

Anticipant cette évolution, le Président directeur général d’Attijariwafa bank, Mohamed El Kettani, et l’ambassadeur de la Chine au Maroc, avaient lancé l’offre Renminbi, qui proposait aux institutionnels et aux entreprises marocaines ayant développé un courant d’affaires avec la Chine de régler leurs opérations avec la monnaie chinoise, le Renminbi.

Cette offre, lancée en partenariat avec Bank of China, première banque chinoise à l’international, faisait d’Attijariwafa bank, la seule banque commerciale du continent, hors Afrique du sud, à offrir cette possibilité à sa clientèle.

A peine deux ans après le lancement de cette offre, le bilan est globalement positif, aussi bien pour les opérateurs marocains que chinois.

D’abord, le règlement des transactions via le Renminbi permet aux importateurs marocains de comparer avec exactitude les coûts de revient en monnaie locale (coût des produits, prix des matières premières, salaires, etc.) avec le prix de vente. Ils peuvent ainsi maitriser plus facilement le processus de négociation commerciale.

Ensuite, pour les producteurs chinois qui supportent des «exports taxes rebates» à hauteur de 17%, la facturation en Renminbi leur permet de récupérer 15% sur leurs ventes à l’export. Une récupération qui atténue le coût de production et améliore leur compétitivité à l’export et qui, par ricochet, va également bénéficier à l’importateur marocain.

Eliminer le risque de change

Par ailleurs, grâce à la facturation en Renminbi, les fournisseurs chinois n’ont plus de craintes en matière de risque de change dans leurs transactions avec l’importateur marocain, contrairement aux opérations faisant intervenir d’autres devises, particulièrement le dollar et l’euro qui génèrent des fluctuations, ce qui les incite à réduire leur tarif.

De même, l’élimination de ce risque de change entraine ipso facto toute tentative de révision de contrats commerciaux sous l’évolution des cours de change.

Pour leur part, les exportateurs marocains également tirent profit de la mise en place de cette offre. Outre la proximité et la facilité de négociation des opérations commerciales via la devise locale de l’importateur chinois, la possibilité offerte aux importateurs de l’Empire du milieu de régler leurs transactions avec le Maroc via leur monnaie locale renforce la compétitivité des exportateurs marocains.

De belles perspectives pour l’avenir

En somme, l’accompagnement des institutionnels et des entreprises marocaines ayant des courants d’affaires avec la Chine présente de nombreux avantages. Raison pour laquelle de plus en plus d’entreprises marocaines recourent au Renminbi comme monnaie de facturation de leur transaction.

Le recours des opérateurs économiques marocains au Renminbi devrait connaître une nouvelle impulsion suite à la visite qu’effectue actuellement le roi Mohammed VI en Chine et qui se matérialise par le partenariat stratégique qui se met en place.

Dans cette optique, ont été conclus plusieurs accords de coopération ayant trait notamment aux domaines judiciaire, économique, financier, industriel, culturel, touristique, énergétique et infrastructure.

Par Moussa Diop
Le 11/05/2016 à 19h07