Al Akhdar Bank désignée dépositaire de la première émission de sukuks souverains

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La Banque participative Al Akhdar Bank, filiale du Groupe Crédit agricole du Maroc (GCAM) et de la Société islamique pour le développement du secteur privé (ICD PS), vient d’être désignée en tant qu'établissement dépositaire pour accompagner la première émission de sukuks souverains au Maroc.

Le 07/10/2018 à 13h26

Al Akhdar Bank sera ainsi tenue de garder et de conserver les actifs du Fonds de titrisation qui va émettre les premiers certificats de Sukuks au Maroc, sous forme de Sukuks Ijara, indique la banque dans un communiqué. C'est à la suite d'un appel d’offres restreint lancé par Maghreb Titrisation, auquel ont participé plusieurs banques participatives, qu’Al Akhdar Bank a été sélectionnée comme le seul dépositaire du fonds Sukuk.

Le choix du dépositaire s’est appuyé sur une évaluation technique des capacités organisationnelles et humaines des banques en concurrence et, plus spécifiquement, de l’organisation de leur activité dépositaire et des moyens humains et techniques qu’ils y ont alloué, poursuit la même source, notant que Al Akhdar Bank a pu se distinguer par une offre à la hauteur des exigences pour cette première émission souveraine et se trouve à cet effet chargée d’assurer la garde et la conservation des actifs dudit fonds et de ses compartiments, ainsi que de la tenue des comptes de paiement qui doivent être ouverts pour tous les compartiments prévus.

L’émission de Sukuks est fortement attendue par les professionnels de la finance participative. Ces instruments financiers sont considérés comme la meilleure alternative pour la mobilisation de l’épargne à moyen et long termes, et des placements des investisseurs à la recherche d’instruments conformes à la charia. Ces certificats devraient également être utilisés par les banques participatives et par les compagnies d’assurance Takaful comme un instrument de gestion de la liquidité, si leur caractère négociable se confirme après la validation du Conseil supérieur des oulémas (CSO).

Cette première émission permettra également de créer un nouveau marché des Sukuks et constituera une référence en termes de structuration et de coût de levée de fonds, ce qui devrait encourager d’autres émetteurs privés à envisager les Sukuks comme un instrument alternatif pour diversifier leurs sources de financement.

Al Akhdar Bank, qui a commencé son activité en novembre 2017, est aujourd’hui représentée sur le marché à travers 8 agences bancaires à Rabat, Casablanca, Agadir, Nador, Berkane et Benslimane. La banque compte étendre son réseau pour atteindre une quarantaine de points de vente d’ici 2021, en assurant une couverture territoriale large pour servir tous les segments de clients ciblés (particuliers, professionnels, entreprises et agriculteurs).

Elle offre actuellement à travers son réseau tous les services bancaires (comptes de dépôts et d’épargne, moyens de paiement, cartes monétiques, banque en ligne, etc), ainsi que des solutions de financement destinées aux personnes physiques et morales pour le financement de l’immobilier, le financement des véhicules et le financement de l’équipement principalement à travers la Mourabaha, qui est le seul instrument de financement participatif autorisé à date d’aujourd’hui par le Conseil supérieur des oulémas (CSO). La banque mettra bientôt à la disposition de ses clients de nouveaux produits, qui sont en cours de validation par le CSO, comme Ijara, les comptes d’investissement et le Salam.

Les Sukuks sont définis comme des certificats d’investissement adossés à des actifs spécifiques corporels ou incorporels dont la propriété est transférée au porteur. Ce dernier s’expose ainsi au risque de l’actif et est rémunéré en fonction de ses performances.

Dans une étude portant sur un échantillon d’émetteurs et d’investisseurs institutionnels marocains, l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC) a évalué le potentiel de l’épargne institutionnelle pouvant être drainée par les instruments financiers islamiques. Les résultats font ressortir que 90% de l’échantillon pourraient envisager d’émettre un Sukuk si le cadre légal et réglementaire au Maroc le permettait, tandis que 62% estiment que c’est un instrument complémentaire aux produits de financement déjà existants et 25% le considèrent comme étant un substitut à l’obligation classique.

L'étude indique également que 50% de l’échantillon choisiraient d’émettre des Sukuks à la place d’une obligation classique si les coûts relatifs à chaque instrument étaient identiques, 13% opteraient pour des Sukuks sans considération de coût, 92% déclarent connaitre la finance islamique et les Sukuk et 75% portent un avis positif sur cet instrument en insistant sur son attractivité pour drainer une épargne potentielle non captée par la finance conventionnelle.

Par Ayoub Khattabi
Le 07/10/2018 à 13h26