Agrumes: la Russie, un marché porteur mais difficile

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Revue de presseKiosque360. Grâce à l’effort commercial consenti ces dernières années, le Maroc s'est frayé une place sur le podium des plus grands exportateurs d’agrumes vers le marché russe, avec 200.000 tonnes lors de la campagne précédente. Néanmoins, des entraves restent à dépasser.

Le 14/09/2016 à 22h17

Dans son édition du 15 septembre, Les Eco affirme que le Maroc saisit enfin l’opportunité russe avec une augmentation des exportations d’agrumes de 20%. Celle-ci s’explique, selon le quotidien, à la fois par l’embargo alimentaire sur la Russie et l’absence provisoire de produits turcs, mais aussi par les mesures structurelles adoptées par les professionnels marocains.

Le marché russe considéré, comme un débouché traditionnel pour les producteurs-exportateurs d’agrumes, a fait l’objet, il y a deux ans, d’un effort commercial assez particulier, surtout après la refonte des statuts de l’Etablissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (EACCE). Un établissement qui est devenu intransigeant sur la qualité des produits et a introduit certaines mesures, notamment l’institutionnalisation des comités de coordination par filière avec l’implication des producteurs-exportateurs et la veille stratégique en fonction des comportements du marché. De plus, l'ONSSA a renforcé les normes phytosanitaires.

Il n’empêche que les professionnels estiment que le marché russe, bien que porteur, reste difficile d’accès puisqu’il recèle des risques liés essentiellement aux impayés. Dans ce cadre, les grands producteurs veillent, généralement, à garantir 80% du paiement avant le départ de chaque cargaison. Ils cherchent aussi à implanter une société russe, pour mieux sécuriser leur commerce. Autre problème sur ce marché: la diminution des marges et la dévalorisation du rouble. Les producteurs-exportateurs attendent ainsi la possibilité de la convertibilité du rouble en dirham, ce qui devrait permettre de dépasser l’exposition face à la parité euro/dollar.

Malgré toutes les difficultés, le Maroc a réussi à se hisser à la troisième position des pays exportateurs d’agrumes sur le marché russe. Avec 200.000 tonnes enregistrées l’année dernière, il arrive derrière la Turquie et l’Egypte qui ont atteint respectivement 500.000 et 240.000 tonnes durant la campagne précédente. Ces deux pays ont un avantage comparatif de taille: la proximité au marché destinataire.

Par Fayçal Ismaili
Le 14/09/2016 à 22h17