Affaire Ghosn: l’imbroglio continue

Carlos Ghosn.

Carlos Ghosn. . DR

Revue de presseKiosque360. L’affaire Ghosn est-elle un règlement de compte pour neutraliser l’influence du patron français au sein de l’Alliance? D’aucuns continuent de se poser la question, d’autant que le groupe Nissan a annoncé qu’il élargirait son enquête à toutes les sphères de décision de l’Alliance.

Le 20/11/2018 à 20h01

La succession de Carlos Ghosn à la tête du groupe Renault, au lendemain de son arrestation au Japon, fait les choux gras de la presse française et internationale. Dans une publication sur son site ce 20 novembre, latribune.fr nous apprend que le patron de Nissan élargit l’enquête sur Carlos Ghosn à l’Alliance Renault-Nissan. Ce qui promet donc encore de nouvelles révélations. Pour latribune.fr, cela voudrait dire que le groupe nippon chercherait surtout à réduire de nouveau l’influence de son allié français sur leur partenariat automobile. D’ailleurs, plusieurs sources proches du dossier confient que Nissan a informé le conseil d’administration de l’alliance Renault-Nissan qu’il détenait encore des preuves de malversations potentielles au niveau de Renault-Nissan BV, la structure néerlandaise supervisant les opérations de l'alliance sous le contrôle final de Renault.

Soulignons que le groupe français possède Nissan à 43,4%. Ce qui fait dire au journal que toute cette histoire est une embuscade tendue à Carlos Ghosn pour neutraliser son influence. Toujours est-il que, au lendemain de cette affaire, la position de Carlos Ghosn est devenue intenable au sein de l'Alliance, reconnaît toutefois latribune.fr, ajoutant que la démission du patron français des présidences des conseils de surveillance de Mitsubishi et Nissan devrait être effective avant la fin de la semaine, et qu’il pourrait également être éjecté de son fauteuil de PDG du groupe Renault dans les tous prochains jours. Il faut dire que les déclarations du gouvernement français, le ministre de l’Economie, Bruno Lemaire, en tête, sont sans équivoque. «Carlos Ghosn n’est plus en état de diriger le groupe Renault», a ainsi déclaré le ministre.

Le constructeur français devait réunir, ce mardi, un conseil de surveillance pour aborder la crise et désigner quelqu’un pour prendre la destinée du groupe en main, en l’absence de son PDG. Selon plusieurs sources, c’est Thierry Bolloré qui pourrait prendre la suite, en vertu de sa position de COO (chef des opérations) et numéro 2 du groupe. Le journal estime aussi que le sujet n’est plus du tout économique, mais est devenu totalement politique. «Tous les protagonistes sont convaincus que l'architecture actuelle de l'Alliance a été taillée sur mesure pour Carlos Ghosn, qu'elle ne lui survivra pas et que la fusion est inéluctable.

Or, d'un côté, le gouvernement français reste arc-bouté à l'indépendance de Renault, de l'autre, Nissan n'acceptera jamais d'être racheté par un groupe étranger. «Le groupe japonais n'a d'ailleurs jamais digéré l'humiliation de l'entrée du Français dans son capital», analyse latribune.fr. Quasiment 20 ans après l’entrée du groupe français dans son capital, Nissan pèse aujourd’hui deux fois plus lourd que Renault, et même trois fois plus, si l'on considère sa capitalisation boursière défalquée des participations croisées, ce qui donne encore plus de crédibilité à la thèse du rachat de Renault par le groupe nippon, conclut latribune.fr.

Par Ismail Benbaba
Le 20/11/2018 à 20h01