2014: une année à oublier pour les laboratoires pharmaceutiques

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Revue de presseKiosque360. Le marché privé des médicaments a connu sa première baisse du chiffre d’affaires depuis plus de 15 ans. Une situation due principalement à la baisse des prix opérée en juin 2014.

Le 06/02/2015 à 07h21

Le passage du Prix public Maroc (PPM) au Prix public de vente (PPV) entré en vigueur en juin 2014 n’a, disons, pas été une bonne nouvelle pour tous. En effet, ce passage qui a fait baisser les prix de 1.700 médicaments, a aussi fait baisser les chiffres d’affaires des laboratoires pharmaceutiques. Habitué à réaliser des chiffres d’affaires en augmentation depuis plus de 15 ans, le marché privé des médicaments a connu une baisse en 2014. Selon l’hebdomadaire La Vie Eco du 6 février, leur chiffre d’affaires a baissé de 2,7% et s’établit à 8,7 milliards de dirhams contre 8,9 un an plutôt. Cela risque de perdurer selon une source anonyme citée dans les colonnes de la publication, qui confirme que d’autres médicaments vont connaitre le même sort au cours de 2015. En revanche, la baisse des prix s’est ressentie positivement au niveau des volumes des ventes qui s’établit à 311 millions d’unités vendues, soit une progression de 1,2%.

Par ailleurs, d’après l’association marocaine de l’industrie pharmaceutique (AMIP) la décroissance a été plus importante chez les industriels et les distributeurs qui enregistrent 10 et 11% de baisse respectivement. En détail : pour les produits qui valent moins de 300 DH (99% du marché), les industriels et les distributeurs ont perdu 10 et 11% respectivement. Les pharmaciens ont de leur coté, grâce à la loi qui leur a accordé 34% de marge au lieu de 30% auparavant, réalisé des chiffres d’affaires en hausse de 8% et de 7% pour les médicaments de moins de 300 DH. Pour les autres types, la loi impose 400 DH comme maximum de marge quel que soit le produit. Une décision qui a eu son poids sur le chiffre d’affaires des officines, jusqu’à -59% dans certains cas. Dans le cas de ces médicaments coûteux, la configuration est différente pour les distributeurs qui affichent une hausse de 49% du chiffre d’affaires. La situation s’avère plus grave chez les multinationales. Ces laboratoires ont freiné significativement leurs investissements et ont même procédé à des opérations de licenciement.

Selon l’AMIP, 2015 pourrait être meilleure, si le gouvernement délivre les autorisations de mise sur le marché (AMM) et s’il active la loi relative aux essais cliniques et à la bioéquivalence. Et ce, sans compter le développement du générique, des produits biotechnologiques ainsi que les éventuelles possibilités d’export vers l’Afrique.

Par Karim Belmoudden
Le 06/02/2015 à 07h21