Le réalisateur Nadir Bouhmouch refuse de participer au festival Doc Aviv: voici pourquoi

Le réalisateur Nadir Bouhmouch

Le réalisateur Nadir Bouhmouch . DR

Le festival du documentaire Doc Aviv, prévu cette année du 21 au 30 mai 2020 à Tel Aviv, a sélectionné le film "Amussu" du réalisateur marocain Nadir Bouhmouch. Ce dernier, signataire du manifeste du Boycott Académique et Culturel d'Israël au Maroc (MACBI) a décliné cette invitation.

Le 29/10/2019 à 16h04

Le cinéaste, dont le film a été primé au dernier festival Fidadoc d'Agadir, a rejeté l'invitation qui lui a été formulée par les organisateurs de ce festival du documentaire, qui se tient chaque année en Israël. 

Dans une lettre diffusée sur les réseaux sociaux, Nadir Bouhmouch explique les raisons qui motivent son refus: "je dois décliner votre invitation à nous voir soumettre notre film. En tant que cinéaste, je fais partie des centaines d'artistes, d’universitaires et d’intellectuels marocains qui ont signé le manifeste du Boycott Académique et Culturel d'Israël au Maroc (MACBI). Et j’ai soutenu activement le manifeste des Palestiniens lancé en 2005, appellant au Boycott, au Désinvestissement et aux Sanctions (BDS) contre l'Etat d'Israël".

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Le réalisateur explique que la ville dans laquelle les organisateurs souhatent projeter le film reste inaccessible aux Palestinien(ne)s de Cisjordanie et de Gaza, "qui - si ils/elles obtiennent un laissez-passer - doivent subir des heures d’une attente humiliante aux points de contrôle, voire être victimes de violences. Et - si ils/elles n’ont pas de laissez-passer - ne peuvent tout simplement pas y aller du tout". 

Et d'ajouter: "cela ne veut pas dire que je ne souhaite pas voir les juifs et les citoyens israéliens, vivant sur le territoire palestinien depuis 1948, assister à la projection d’«Amussu». Au contraire, j'aimerais bien que tout le monde puisse le voir, mais pas dans ces conditions d’oppression. Je préfère attendre le moment où l'Apartheid s'effondrera, pour que tout le monde puisse avoir accès à la projection, y compris les réfugiés palestiniens, qui continuent de subir des vexations en tous genres: dans leurs quartiers, dans les lieux culturels , notamment des salles de cinéma, des lieux d'expositions et des centres culturels, qui sont sous occupation". 

Pour ce réalisateur qu'est Nadir Bouhmouch, tant que les Palestiniens seront opprimés, il refusera de participer aux évènements culturels organisés par "un Etat d'apartheid". 

Par Qods Chabaa
Le 29/10/2019 à 16h04