Cherkaoui: une brèche dans le marché de l'art international

Ahmed Cherkaoui (1934 - 1967), "Al-Mulk", 1965 (détail). 

Ahmed Cherkaoui (1934 - 1967), Al-Mulk, 1965 (détail).  . Conan Hôtel d'Ainay

Conan, maison de vente aux enchères, établie à Lyon. Du lourd. Semaine dernière. Une œuvre d'Ahmed Cherkaoui. 60 × 73 cm. Estimation de départ: entre 20.000 à 30.000 euros. Est partie à 440.000 euros, prix marteau. Soit le record absolu pour une œuvre d'art moderne marocaine.

Le 08/04/2019 à 19h21

Le tableau provenait d'une collection française. On ne connait pas le nom de l'acquéreur. On sait, cependant, qu'il a dû débourser au final quelque 500.000 euros, en comptant les frais. La vente a eu lieu samedi 6 avril dernier à la maison de vente Conan à Lyon, en France. L'oeuvre de l'ancienne collection Roque, La Garde Freinet.

Nous savons que lors de cette vente, des collectionneurs marocains étaient en lice. Mais comme nous l'a commenté l'un d'eux: "dès le million dépassé, ils ont baissé les bras. Quel que soit sa fortune, un Marocain conçoit rarement que le prix d'une œuvre d'art dépasse celui d'un 4×4 de luxe. Dommage pour nous", commente un spécialiste de la chose.

Néanmoins, il s'agit là, pour le milieu de l'art marocain, d'une excellente nouvelle. Petit à petit, l'art moderne et contemporain marocain se fraie un chemin dans l'impitoyable marché de l'art international. Une reconnaissance qui a peut-être tardé, mais qui est en train de se concrétiser. 

Ce n'est qu'un début, soyons-en certains! Oui mais, quand est-ce que les dirigeants (au sens le plus large) de ce pays, vont-ils se rendre compte que le Maroc n'a pas que du phosphate et des tomates à exporter? Quand?

Par Jamal Boushaba
Le 08/04/2019 à 19h21