Audio. Hassan Hajjaj : "Je puise mon inspiration chez les femmes de ma vie"

Hassan Hajjaj

Hassan Hajjaj . DR

EntretienIl joue avec les stéréotypes, détourne les objets, parodie des images de marques et nous expose un savoureux «pop art» made in Morocco. Mais surtout, il capte la femme marocaine mieux que personne. Trois questions à un artiste qui nous interpelle avec humour.

Le 27/04/2015 à 20h16

Après deux ans d'absence, le photographe, designer et scénographe Hassan Hajjaj revient avec un documentaire qui célèbre, encore une fois, la femme marocaine. "Karima: a day in the life of a henna girl", la toute dernière œuvre de l'artiste, retrace la vie d'une "nekkacha" (tatoueuse au henné) travaillant à la place de Jamaa El Fna. Mais Karima n'est pas la seule muse de l'artiste. Interview. 

Qui est Karima et comment vous est venue l’idée de faire un documentaire sur cette femme?

“Karima est une fille que j’ai rencontrée vers 1998 à Marrakech. C’est une tatoueuse au henné qui travaille sur la place Jamaa El Fna. C’est la troisième génération à y travailler puisque sa grand-mère et sa mère y ont également pratiqué leur art. Elle est très dynamique, persévérante, mariée et a des enfants. Pour moi, c’est plus qu’une simple tatoueuse au henné. Elle crée ses propres motifs de dessin. C’est une artiste à part entière. J’ai commencé à la photographier à partir de 1998, date de notre rencontre, pour différentes œuvres durant ces dernières années. Le documentaire «Karima: a day in the life of a henna girl» a pour but de montrer sa vie pendant une journée. Je voulais la présenter en action pour que les gens voient pourquoi je suis séduit par son énergie. Mon idée était de faire vivre le personnage en vidéo, au lieu de le garder figé en photographies.”

Qu’est ce qui vous inspire dans votre travail ?

“Je puise mon inspiration dans plusieurs choses, mais s’agissant des femmes, mon inspiration première vient de ma mère, mes sœurs, ma grand-mère et ma tante. Toutes portent le voile. Je tenais à partager cela. Je voulais montrer au reste du monde l’énergie et la force qui animent ces femmes-là. Ces femmes issues d’une culture, d’une tradition et d’une religion différentes. Mais c’est avant tout une vision culturelle que j’essaye de développer à travers mon travail.”

Quels sont vos prochains projets? 

Plusieurs projets en perspective. Le premier concerne des gnaouis, des mâalems de chez nous. Un autre projet mettra en lumière la vie d’une femme forte physiquement et mentalement, et avec un style à elle bien particulier. Et puis, j’ai un autre projet en tête, celui de faire vivre les personnages de mes séries photo en vidéo.

Trailer de "Karima : a day in the life of a henne girl" (Un jour dans la vie de Karima : la fille-henné). Il sera projeté en avant-première à Los Angeles, le 13 mai prochain.

Par Rania Laabid
Le 27/04/2015 à 20h16