Adieu, Aziz El Wadie

La nouvelle est tombée comme un couperet ce lundi matin. "Aziz est décédé dans une clinique casablancaise", nous annonce son frère Salah El Wadie, en pleurs. Une autre perte vient ainsi endeuiller cette grande famille de militants, après celle du père Al Assafi, de la soeur Assia El Wadie, de Touria Sekkat, la mère courage qui vit ses enfants, Aziz et Salah notamment, entrer en prison dès leur bas âge, en 1974, après avoir été condamnés à 20 ans de prison ferme, dont ils ont purgé une bonne dizaine, pour appartenance au mouvement "23 Mars", ancien groupement de la gauche marxiste...

Aziz était encore mineur quand il fut incarcéré dans la tristement célèbre prison de Derb Moulay Chrif, il en est sorti en 1984, suite à une grâce royale accordée par feu Hassan II, et presque sans séquelles; le défunt, pour ceux qui l'ont connu de près, s'illustra par sa joie de vivre endémique, le sourire ne le quittait pas. Il en parla d'ailleurs dans un beau recueil de poésie intitulé: "On a volé du rire"! Un témoignage sur son expérience carcérale traité sur le mode de l'humour...

Aziz nous en parlait souvent avec humour lors de son passage au quotidien "Libération" (organe francophone de la presse ittihadie), où il fut recruté au tout début des années 90 en tant que journaliste sportif.

Sur les traces de ses frères et soeurs aînées, notamment Salah et Assia El Wadie, Aziz marqua de ses empreintes indélébiles l'action associative nationale. Il intégra, avec l'auteur de ces lignes, très tôt l'Association Groupe Amnesty-Maroc.

Parallèlement à ce riche parcours militant, Aziz enseigna dans le primaire et était apprécié aussi bien de ses collègues que de ses élèves.

Le défunt sera inhumé ce mardi 4 septembre au cimetière Chouhada à Casablanca.