La bonne, la blonde et la dangereuse

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ChroniqueL’histoire de la bonne, c’est une histoire bonne à raconter. Et si la blonde nous a fait son cinéma à Cannes avec son langage cru, la dangereuse et ses talents de comédienne très moyens, risque elle d'être condamnée aux seconds rôles ou à... l'oubli.

Le 24/05/2016 à 11h03

Pour les très jeunes dont je ne fais plus partie depuis un certain temps, ce titre ne va probablement rien dire, mais pour les gens d’expérience et toujours vigoureux comme moi, il va leur rappeler un grand western dont ils doivent encore sentir la douce odeur de la poudre mêlée à celle de la poussière, des selles en cuir et du tabac. Ça tombe bien puisque je compte parler cette fois-ci, entre autres, de cinéma et de ceux et celles qui le font, d’une manière ou d’une autre.

Revenons au titre et commençons par le commencement. L’histoire de la bonne, ce n’est pas du cinéma, mais c’est une histoire bonne à raconter. En vérité, je n’avais pas du tout l’intention d’aborder ce sujet car pas mal de mes confrères, consœurs, collègues et néanmoins ami(e)s l’ont traité en long, en large, et hélas, parfois aussi en travers.

Mais si j’y reviens c’est parce que, comme vous n’êtes pas sans savoir, il y a eu du nouveau cette semaine, un nouveau auquel tout le monde appelait de ses vœux et qui a fini, enfin, par arriver: les maîtresses de maison trop occupées et/ou trop paresseuses doivent désormais patienter que leurs futures petites bonnes atteignent l’âge somme toute normal de 18 ans pour les embaucher pour faire tous les travaux de ménage qu’elles n’ont pas le temps ou pas l’envie de faire.

Bien fait pour elles ! Je parle, bien sûr, des futures embaucheuses, pas des futures embauchées qui, en plus d’avoir l’âge de voter, vont avoir aussi le droit de se reposer, et mieux encore, de se faire soigner. Comme dirait ma voisine qui a toujours eu une armée de gamines à son service: où va-t-on comme ça? Ça, il va falloir le demander à notre Chef du gouvernement qui ne sait plus à quel syndicat se vouer.

D’ailleurs, il doit se demander si c’est lui le patron ou bien si ce sont plutôt les associations qui n’arrêtent pas de râler, notamment à travers les réseaux sociaux, et qui finissent toujours, un jour ou l’autre - et oui ! - par avoir gain de cause. Là, j’ai fini de parler de la bonne et je passe directement et rapidement à «la dangereuse» parce que je n’ai pas envie de trop m’étaler sur le sujet.

Comme je m’adresse à des gens intelligents - sachant que j’ai déjà parlé de ça plusieurs fois ailleurs et que je ne voudrais pas me répéter-, je vais juste dire deux ou trois mots: qu’on laisse cette fille parler comme elle veut et autant qu’elle veut, avec ses fautes répétitives de français, ses exagérations et ses généralisations, parce que, d’abord, elle en a parfaitement le droit - on appelle ça "la liberté d'expression" - ensuite, parce que ce qu’elle dit n’est pas toujours faux, et enfin, si ça peut rassurer tous les frileux et toutes les frileuses qui ont peur pour l’image du Maroc, je peux parier avec qui veut que dans quelques semaines ou, au plus, dans quelques mois, on ne va plus entendre parler de cette comédienne au talent très moyen, justement parce qu’elle va très vite être usée par trop d’usage. Et puis, entre nous, si le Maroc avait une image si fragile, avec tout ce qu’on dit sur lui, ça ferait longtemps qu’il serait banni. «Dangereuse»? Tu parles !

Maintenant, passons sans transition à la blonde que j’ai laissée en dernier parce que, justement, elle a un rapport avec la dernière, c’est-à-dire la fameuse dangereuse qui ne l’est que pour elle-même. En vérité, je ne sais même pas si elle est vraiment blonde. En tout cas, sur les images que j’ai vues quand elle est passée samedi soir à la télé, elle paraissait avoir les cheveux blonds. Ou châtains clairs. Ou peut-être noirs. Qu’importe ! En tout cas, elle était super bavarde. Comme «l’autre» ou même plus.

C’est vrai, elle, elle ne faisait pas de fautes de français, mais elle avait un langage plutôt cru. Juste pour remercier le Jury et le Directeur de la Quinzaine des Réalisateurs, elle a utilisé des mots, je ne vous dis pas ! D’ailleurs, tout le beau monde ici, chez nous, qui était outré par les propos pas très posés de «l’autre» n’a rien trouvé à redire ou bien n’a rien osé dire de peur d’être pris à partie par cette femme qui est, j’ai oublié de le préciser, artiste, cinéaste ET marocaine, et, surtout, qui ne ressemble pas beaucoup aux autres. Qui a dit bizarre? Moi, je n’ai rien dit.

Par contre, je vais dire vivement moins de frilosité, plus de cohérence et plus d’intelligence et vivement mardi prochain.

Par Mohamed Laroussi
Le 24/05/2016 à 11h03