Les «petites bonnes» du Koweït

Koweit City 

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ChroniqueLes nouvelles de l’Orient arabe sont rarement réjouissantes par les temps actuels, et c’est un euphémisme … Aussi notre chroniqueur, qui est un pessimiste actif, a capté avec joie une petite info positive venue du Koweït.

Le 16/08/2016 à 12h02

Au Maroc, dans la presse, dans les associations et les partis, dans les dîners en ville aussi, la question du sort des «petites bonnes», ces fillettes campagnardes placées dans des familles citadines, est régulièrement soulevée, et «tout le monde», bien sûr, est d’accord pour améliorer la situation de ces adolescentes accomplissant des tâches d’adulte, mal rémunérées et mal considérées.

Des déclarations politiques, des paroles vertueuses, des réglementations nouvelles sont régulièrement enregistrées, des condamnations de maîtres indignes ont même eu lieu dans le royaume. Fort bien ! Cela change-t-il vraiment quelque chose dans le comportement des employeurs et le quotidien des jeunes servantes ? Impossible de répondre, à moins d’être un esprit s’introduisant dans l’intimité des familles …

En tout cas, les nouvelles venues du Golfe arabo-persique, et notamment du Koweït, en particulier dans la presse de cet Emirat arabo-sunnite, par exemple le quotidien «El Anbae» du jeudi 14 juillet 2016, nous apportent les échos d’une véritable petite révolution ancillaire qui fera peut-être école ailleurs.

Qu’on en juge à travers les mesures officielles annoncées par le cheikh-ministre de l’Intérieur, Son Altesse Khaled Hamad et s’appuyant sur la mise en application d’une loi adoptée en 2015 par le parlement koweitien ; désormais les employés de maison, qui seraient entre 500.000 et 1 million à présent au Koweït, bénéficieront du nouveau statut suivant :

- Congé payé annuel de 30 jours plus un jour de repos hebdomadaire.- Travail limité à 12 heures par jour.- En cas d’heures supplémentaires, elles seront payées en plus du salaire fixe.

Je me méfie de tous ces classements mondiaux sur tout et sur rien ( Universités, délinquance routière, corruption, bonheur individuel, etc.) qui nous arrivent chaque jour que Dieu fait ou presque, la plupart du temps des «Five Eyes», les Cinq Yeux, comme ils s’appellent entre eux : Royaume-Uni, Canada anglais, Etats-Unis d’Amérique, Australie, Nouvelle-Zélande. Ces très vigilants «observateurs de la planète», jamais en retard pour s’auto-glorifier et pour placer en bas des classements les pays qui leur déplaisent, ont, notons-le, manifesté leur satisfaction pour la nouvelle Lex Domestica de l’Emirat koweitien. Toujours bon à prendre… 

Par Hugoz Péroncel
Le 16/08/2016 à 12h02